Le professeur nous autorise à nous asseoir. J’ai tout d’un coup comme un trou noir : une pensée soudaine m'extrait de ma torpeur : non, ce n'est pas possible ! J'ai de nouveau oublié mon cahier de français ! Cela fait la deuxième fois cette semaine ! Je suis bon pour avoir un mot aux parents dans le carnet de correspondance. Bingo, cela ne rate pas. - Hiroiti, serait-ce possible que tu aies ENCORE oublié ton cahier ? Comment veux-tu travailler correctement ?... Donne-moi ton carnet ! Je n’ai aucune excuse,je le sais, mais je ne peux m’empêcher de hausser les épaules, ce qui n'échappe pas à mon professeur qui réagit immédiatement. - L'un des délégués voudra bien accompagner Môssieur Hiro-iti au bureau de la Vie Scolaire pour qu’il s’explique sur son attitude in-so-lente ? Décidément, la journée commençait mal. Je dirais même que la semaine avait mal commencé... Cette défaite hier, la partie plutôt mal engagée ce matin et ce fichu cahier que j'ai encore laissé sur la table du salon... Je vais finir par croire à cette fameuse loi des séries... Le camarade de classe à qui l'ingrate tâche incombe s'exécute. Je reste de marbre sous le flot de paroles moralisatrices du surveillant, celui qui a la plus grosse voix. Mes yeux fixent le sol de ce lieu que je connais si bien. Ces paroles, je les connais aussi par cœur... Je n'essaie même pas de me défendre, je reconnais mes torts, hochant la tête de temps à autre. Ce n'est vraiment pas la peine d'aggraver la situation... Là, comme à chaque fois que le malaise me gagne, je ne desserre pas les dents, ce qui fait souvent dire de moi que je « fais le dur ». Résultat : un mot affligé d'un tampon bleu est mis dans mon carnet de correspondance.Maman va encore me faire les gros yeux et me renvoyer dans ma chambre, privé de télévision. 13 Une journée au collège
RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw