MAUI - Te mareira'a i te ra

Page 28 Le soleil avait beau chauffer, il avait beau sauter, il n’arriva pas à sortir dupiège de M ä ui. Epuisé par tant d’efforts, le soleil abandonna le combat. C’est d’une voix épuisée qu’il priaM ä ui de le laisser : «Délivre-moi ô M ä ui !» - Je te délivrerai lorsque tu me feras la promesse de ne plus te hâter dans ta course. Les lèvres des hommes sont enflées à force de manger crus leurs aliments. Les marae des dieux sont restés inachevés. Nos yeux sont gonflés de sommeil à force de dormir. Ils n’avaient pas le temps de s’habituer à la lumière du jour que déjà tu étais à la fin de ta course. Page 30 - Délivre-moi ô M ä ui ! Je te promets que je ne me presserai plus, je vous laisserai le temps nécessaire pour terminer vos ouvrages. Je vous lais- serai le temps de préparer deux repas dans la journée avant de disparaître à l’horizon. Si tu ne me délivres pas, je mourrai ô M ä ui. Et si je meurs, tout ton peu- ple mourra aussi. Délivre-moi ô M ä ui !» M ä ui eut pitié du soleil, alors il le délivra afin qu’il pût reprendre sa course. Page 32 Le soleil tint sa promesse, il ralentit sa course. Les hommes purent enfin terminer leur travail sans se presser, ils eurent enfin le temps de bâtir les marae de leurs dieux, leurs aliments eurent enfin le temps de cuire tranquillement dans leurs fours.

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