Etude-comparative-ATEM

3 Le mérite de l’ouvrage Éléments pour une étude comparative du tahitien, du français et de l’anglais est qu’il présente avec un grand souci de clarté au public auquel il s’adresse une multiple démarche. Tout d’abord, la méthode est, comme le montre le titre de l’ouvrage, explicitement comparative . Ceci signifie que les auteurs prennent leurs distances avec une simple juxtaposition des phénomènes de l’anglais et du tahitien, phénomènes qu’il suffirait de répéter de manière mécanique. Les énoncés produits ne consistent pas en un simple jeu d’étiquettes ou de marqueurs dotés d’un sens figé. Par ailleurs, pour les auteurs, l’objectif ne consiste pas seulement à faire acquérir des faits de langue dans les deux systèmes linguistiques mais à doter les apprenants d’outils propres à maîtriser la production d’énoncés personnalisés , pertinents car adaptables aux situations nouvelles dans lesquelles se trouvent les locuteurs. De plus, dans cette perspective, le cadre scientifique , forgé par A. Culioli, et sur lequel s’appuient les concepteurs de l’ouvrage est propre à garantir pertinence et cohérence , ce qui est crucial dans le domaine de l’explication et dans celui de l’enseignement des langues. Il s’agit en effet de prendre en compte un certain nombre de données qui facilitent l’appropriation et les modes d’emplois des productions. Il faut également tenir compte de facteurs incontournables : les protagonistes de l’échange langagier que sont le responsable de l’énoncé qu’il choisit de façonner et le destinataire qui effectue un travail d’interprétation. Ce responsable de la construction de l’énoncé, pour assurer une bonne interprétation, doit intégrer des données présentes (ou absentes) dans la situation qui servent de repères pour guider la meilleure interprétation effectuée par le destinataire. Pour souli‐ gner le caractère dynamique du recours à ces repères et à la responsabilité du locuteur qui se porte garant ou non de ce qu’il énonce, le terme d’ énonciateur a été retenu. D’où le terme de Théorie de l’Énonciation qui a été choisi pour caractériser l’approche adoptée par les auteurs de cette publica‐ tion. Ceci leur a permis de dépasser la simple surface des énoncés, de rendre justice aux deux sys‐ tèmes comparés, de signaler le rôle des « locuteurs » et « destinataires » actifs , d’identifier avec précision le travail qu’autorisent les particules du tahitien tant dans le domaine du groupe nominal que dans celui du groupe verbal, par exemple. In fine , cela constitue une aide substantielle à l’ap‐ prenant qui se trouve armé d’outils qui lui permettront de comprendre en profondeur et d’énoncer à son tour des propositions pertinentes en fonction de son intention de communiquer et de la si‐ tuation dans laquelle il se trouve. Les lecteurs de l’ouvrage trouveront donc des moyens efficaces de se constituer une méthode personnelle de compréhension et d’acquisition dans les deux langues. Claude M. DELMAS Professeur de linguistique anglaise à l’université Paris 3, Sorbonne Nouvelle Directeur de l’UFR du Monde Anglophone Président de l’Association des Linguistes Anglicistes de l’Enseignement Supérieur Membre des jurys de l’Agrégation et du CAPES externes d’anglais Auteur de nombreux ouvrages de linguistique anglaise PRÉFACE

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