Histoire Cycle 3 NumComplete

Les grands changements du monde aux xve et xv1e siècles Puka ou Fakahina. Magellan est tué aux Philippines, mais Les survivants regagnent L'Espagne. Grâce à cette expédition, on a démontré que La terre était ronde, plus grande qu'on ne Le pensait, et que L'Amérique était encadrée par deux immenses océans. 1 III. LES CHRÉTIENS SE DIVISENT i Au début du XVIe siècle, plusieurs éléments de crise coexistent au sein de l'Église catholique. Victime sans doute de son succès, L'Église connaît un certain nombre de dérives : ce n'est pas La vocation qui attire La plupart des ecclésiastiques, mais L'appât du gain. Du coup, L'Église est incapable de répondre aux attentes des fidèles. Ceux-ci croient que L'essentiel, c'est ce qui se passera après La mort. Comment obtenir le salut dans l'au-delà ? Les réponses données ne satisfont pas toujours Les inquiétudes. Luther, par exemple, cherche désespérément une solution. IL en trouve une finalement : L'homme ne peut pas obtenir Le salut par ses propres mérites, mais par La foi. Cela signifie que si L'homme croit profondément que ses péchés* sont effacés grâce au sacrifice du Christ sur La Croix, alors il est transformé et enfin capable de faire le bien. La foi donne au chrétien La certitude qu'il sera sauvé (qu'il ira au paradis). L'idée n'est pas originale : on La trouve dans Le Nouveau Testament, chez plusieurs des Pères de L'Église. Mais La force de Luther, c'est d'avoir exprimé clairement cette idée et d'avoir su La populariser. À partir de cette idée simple, Luther est amené à contester La plus grande partie des croyances et des pratiques de L'Église catholique. En effet, si L'homme est sauvé par La foi, alors il n'a pas besoin des cérémonies catholiques, pas besoin des sacrements, pas besoin de La hiérarchie ecclésiastique. La seule chose importante pour Le chrétien, c'est Le contact direct avec Dieu, facilité par la lecture de la Bible au travers de Laquelle Dieu parle à l'homme. On aurait pu imaginer que Les idées de Luther aboutiraient à ne pas créer d'Église du tout. Les événements qui déchirent L'Allemagne poussent ses amis à organiser néanmoins une nouvelle Église. En Suisse, en France et dans plusieurs autres pays, Jean Calvin crée aussi des Églises protestantes. Si catholiques et protestants sont des chrétiens, de profondes divergences Les ont séparés (et Les séparent encore de nos jours malgré L'apaisement des querelles). On soulignera par exemple ce qui distingue un prêtre d'un pasteur, ce qui distingue un culte et une messe. ~ IL est d'ailleurs curieux qu'en Polynésie des protestants utilisent parfois Le terme de "messe" à propos de ce qui n'est qu'un culte. Une messe implique Le sacrifice, qu'on appelle L'eucharistie. Pourtant, Les protestants estiment qu'il n'y a pas besoin de renouveler Le sacrifice du Christ : chez eux, La Sainte Cène est simplement une occasion de se souvenir de La mort du Christ. On notera La férocité des guerres de religion. Comment des chrétiens peuvent-ils se haïr et se persécuter à ce point ? Cela ne se comprend qu'en référence aux mentalités de L'époque. La tolérance n'était pas une vertu, mais une faiblesse. On estimait, en effet, qu'il existait une Vérité (et Les deux camps croyaient chacun La détenir) ; donc Les autres étaient dans l'erreur. Si cette erreur se répandait, Le salut des hommes était menacé. Combattre L'erreur était un devoir, à La Limite, un acte d'amour du prochain. À ce propos, on attirera l'attention sur Le fait que pour comprendre l'Histoire, il faut connaître Les mentalités, Les croyances d'une époque. Le rôle de L'historien n'est pas de juger une époque, mais d'aider à La rendre compréhensible. *Note : Le mot "péché" appartient au vocabulaire religieux. Dans une école où L'enseignement doit être neutre, on fera remarquer simplement que toutes Les religions ont des exigences morales, que Les hommes qui ne croient pas en Dieu en ont aussi, mais que La religion chrétienne estime que tous Les hommes sont des pécheurs. Le maître fera comprendre qu'il s'agit Là d'une notion sur Laquelle il ne Lui appar· tient pas de se prononcer. 8 • RÉFÉRENCES BIBLIOGR.APHIQUES • Bernand C., Gruzinski S., Histoire du Nouveau Monde. De La découverte à La conquête, Fayard, 1991. 102

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