Histoire Cycle 3 NumComplete

Les missionnaires aient jamais pensé introduire un système parlementaire. Rappelons que John Wesley Lui-mêine avait écrit : «Aussi Longtemps que je vivrai, Les fidèles n'auront aucune part au choix de Leurs chefs méthodistes. Nous ne sommes pas républfoains et nous n'entendons jamais le devenir. IL vaudrait mieux que ceux qui Le sont s'éloignent tranquillement». • L'expression "monarchie absolue" est vivement critiquée par Les historiens, même appliquée à celui qui passe pour en être L'illustration parfaite, c'est-à-dire Louis XIV. Ainsi, un des plus grands historiens français, P. Goubert, écrit que "monarchie absolue" est "une expression facile pour historiens pressés". Si cela a un sens, ce n'est de toute façon pas celui que Les mots Laissent supposer. En effet, Le risque que l'on court c'est de Laisser entendre qu'un llroi absolu" serait un dictateur ou un tyran, qualificatifs que ne mérite pas Louis XIV. • L'expression "monarchie centralisée" est encore plus maladroite, car elle suppose toute une organisation administrative qui donnerait au roi Les moyens d'exercer cette centralisation. IL est évident que Pomare II n'a pas à sa disposition cet appareil administratif. • Les expressions "monarchie absolue" et "monarchie centralisée" supposent une Longue période d'exercice, ce qui n'est nullement Le cas pour Pomare II (qi.Ji, au mieux, n'a réellement régné que six ans). Que dire alors? Parler, à propos de Pomare II, de roi autoritaire, de roi enfin respecté par Les autres chefs et par ses sujets, suffit à rendre compte de La réalité. Ce n'est pas parce que Les sujets du roi participent à des assemblées qui approuvent Les textes qui Leur sont soumis qu'on peut parler même "d'une ébauche d'assemblée parlementaire à l'anglaise". Cela ressemble beaucoup plus aux réunions que tenaient Les rois carolingiens avec Leurs guerriers. L'approbation du "peuple" est une fiction. IL faudra se contenter de raconter dans quelles conditions, suivant quel cérémonial Les codes de lois ont été approuvés. L' Encyclopédie de la Polynésie rend d'énormes services. Mais plusieurs des auteurs des volumes d'Histoire ne sont pas en fait des historiens. Ils ont été utiles au grand public à une époque (il y a une dizaine d'années) où Les recherches historiques n'en étaient qu'à leurs débuts. On peut espérer que bientôt La collaboration de chercheurs expérimentés et de bons connaisseurs de La Langue Locale et de La culture maohi d'autrefois viendra traduire en termes adaptés les caractéristiques de La vie publique du début du XIXe siècle. 1 IV. LE RÔLE ÉCONOMIQUE DES EUROPÉENS : DES BALEINIERS AUX PLANTEURS 1 Après Les découvreurs, La Polynésie subit L'influence grandissante des baleiniers, des commerçants, des missionnaires. Les îles fournissent de l'eau, des vivres frais et du bois pour Les réparations. Certes, Les équipages des navires baleiniers, sans foi ni loi, font subir de graves préjudices aux populations Locales ; mais ils jouent cependant un rôle économique en faisant connaître des produits nouveaux : La quincaillerie, Les clous ... Venant pour La plupart d'Europe ou d'Amérique, ils apportent aussi Leurs compétences, maîtrisant des techniques tout à fait inconnues des Polynésiens, car ils sont menuisiers, charpentiers, horlogers, forgerons ... Ils permettent aux insulaires d'enrichir Leur savoir-faire. Ils jouent aussi un rôle important en introduisant à Tahiti Les pièces de monnaie (le tara, déformation du mot dollar). Peu à peu, dans Les échanges commerciaux, La monnaie prend Le pas sur Le troc. Les commerçants succèdent aux baleiniers (victimes de La raréfaction des baleines et de l'emploi de La lampe à pétrole qui remplace L'huile de baleine). C'est par L'exportation de salaison de porc, de manioc, d'huile de coco que Les Polynésiens entrent dans l'économie moderne. Le bois de santal, Les perles et Les écailles de tortue des Tuamotu sont aussi très recherchés, même si ces produits n'assurent qu'une faible Part des exportations. Au début du XIXe siècle, Le commerce tourné vers La Nouvelle-Galles du Sud est aux mains des missionnaires. À partir de 1825, de nouveaux venus, capitaines de goélet129

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