Tahiti et la France au xrxe siècle Ch. 21 -Tahiti et la France au x1xe siècle. Du Protectorat à ['Annexion (1842-1880) 1. OBJECTIFS Après Le chapitre 19, qui expose Les conditions générales de La colonisation, ces séances ont pour objectif de prendre L'exemple des É.F.O. IL s'agit aussi d'évoquer Les rivalités entre Les puissances coloniales. IL serait pédagogiquement mauvais de se contenter de raconter comment La France s'est emparée des É.F.O. si, en même temps, on ne présentait pas L'évolution politique de La France au XIXe siècle (brièvement bien sûr). C'est L'objet de La dernière partie de ce chapitre. 2. MISE AU POINT SCIENTIFIQUE La période du Protectorat est une période difficile à cerner tant Les enjeux et Les équilibres paraissent mal définis. À vrai dire, Les différentes parties en présence n'avaient pas une idée très claire des relations futures entre Tahiti et La France. IL en a résulté quarante années d'hésitations qui se sont terminées par une annexion qui était inévitable au regard de La situation internationale de L'époque. On n'oubliera pas, toutefois, que Les Luttes internes entre La reine Pomare IV et La France se font sur un territoire Lointain et isolé, qui s'est vidé de sa population, qui affiche des densités très faibles et qui intéresse bien peu de monde. 1 I. LA DIFFICILE MISE EN PLACE DU PROTECTORAT 1 Les puissances européennes ne sont pas vraiment intéressées par Les archipels océaniens. Elles préfèrent des terres moins Lointaines et surtout plus vastes. On se rend compte en fait que Les initiatives sont venues Localement, Les ressortissants européens poussant Leur mère-patrie à intervenir pour assurer Leur protection contre Les populations indigènes ou, plus fréquemment, contre Les ressortissants d'autres puissances coloniales. Par ailleurs, Les amiraux qui sillonnent Le Pacifique pour maintenir une présence active dans ces archipels prennent parfois des initiatives qui dépassent Leur Lettre de mission. C'est Le cas de Dupetit-Thouars qui, après avoir annexé Les Marquises (doc. 1, p. 124) a rejoint Tahiti. Sur Les conseils de Moerenhout, Le consul de France à Tahiti, il précipite La signature du protectorat (doc. A, p. 122) afin de profiter de l' absence de Pritchard parti en Angleterre. Les manœuvres de Dupetit-Thouars sont finalement validées par Paris, mais l'amiral est écarté au profit de Bruat (doc. 3, p. 124) qui est nommé gouverneur. Pourquoi la France et pas l'Ang(eterre ? La situation en 1840 est tèlle que c'est L'Angleterre et non La France qui aurait dû s'emparer des possessions des Pomare. En effet, Les commercants et les missionnaires anglais sont de Loin Les plus nombreux et Les plus influents sur L'archipel. D'autre part, Pritchard, le consul d'Angleterre, est un homme très actif quÎ n'a de cesse de promouvoir son pays auprès· d'une· reine, Poniare Yehine IV, jeune et influençable (doC. 8, p. 122).. • Comment alors expliquer que Tahiti ait pu basculer dans Le c.imp français ? Est-ce simplement Le résultat d'une agression, .coinme a voulu lé faire croire Pritchard ? ou bien faut-il rechercher des càuses,. pl1Js profc:mdes ? On n'est pas Loin de l'agression Lorsque l'on analyse Les actes de l'amiral DupetitThoUars qui prend sur Lui d'imposer Le,protectorat aux Pomare. En cela, il est allé 164
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