Le Protectorat connaît en tout cas un développement économique fort important, surtout après 1860. Les principales productions sont Le coton ( à Atimaono : doc. 6, p. 125), mais aussi La canne à sucre, La vanille (plus tardivement), Le tabac ou Le coprah (exploitation organisée des premières cocoteraies). Dans Les années 1870, Les premiers postes à L'exportation concernent respectivement Le coton, La nacre, Le coprah et, très Loin derrière, La vanille). Le port de Papeete s'anime (doc. 8, p. 125), mais son trafic demeure encore modeste et Les Liaisons avec l'extérieur sont peu fréquentes. Elles concernent Les États-Unis, Les colonies du Pacifique (dont L'Australie), L'Allemagne, L'Angleterre et enfin La France. Sous Le Protectorat, Les Liens économiques avec La France sont modestes. L'essentiel des relations commerciales se fait avec Les pays anglo-saxons. Si, sur Le plan politique, Le glissement vers La France s'est bien effectué, il n'en est pas de même sur Le plan économique. 8 ■ R É F É RENCES Bl BLl OG,RA P H l QcU E S • Encyclopédie de la Polynésie, vol. 7. • De Deckker P., Jacques-Antoine de Moerenhout, 1797-1879, Ethnologue et consul, éd. Au Vent des Îles, Papeete, 1997, 406 p. • Sur La France au XIXe siècle, voir Les pages correspondantes de : Goubert P., Initiation à l 'Histoire de France, coll. Pluriel, Fayard-Tallandier, 1984, 490 p. C ■ COMMENTAIRE DES DOCUMENTS Document A : proclamation du protectorat à Tahiti ( 10 septembre 1842) Ce dessin de M. Radiguet représente une foule affable venue saluer nonchalamment La proclamation du protectorat. Le peintre a sans doute voulu montrer combien cette proclamation (fort hâtive), n'avait pas véritablement marqué La population tahitienne qui n'en comprenait pas La portée. Quelques instruments de musique Laissent supposer une prestation de La fanfare de La marine, peut-être Le Lever aux couleurs pour Le nouveau drapeau qui flotte à l'arrière-plan. On reconnaît Le pavillon tahitien aux trois bandes (une bande blanche horizontale entre deux bandes rouges), flanqué, dans L'angle supérieur, près de La hampe, d'un petit drapeau français (bleu, blanc, rouge). En fait, Le consul Moerenhout et L'amiral Dupetit-Thouars ont pris cette initiative sans que La France en soit informée et ont risqué en cela un grave incident diplomatique. Mais Le moment avait été jugé opportun. En effet, La communauté anglo-saxonne pressait L'Angleterre d'intervenir dans Les affaires des Pomare et bénéficiait des sollicitudes de La nouvelle reine Pomare Vahine IV, conseillée par Le consul anglais, Le pasteur Pritchard. Or, Pritchard était en Angleterre en 1842 et La reine, enceinte, s' apprêtait à accoucher à Moorea. Moerenhout sut convaincre Dupetit-Thouars, alors aux Marquises, de regagner Tahiti au plus vite, ce que fit l'amiral qui arriva à Papeete Le 29 août 1842. Les deux hommes, forts du soutien de quelques chefs influents comme Tati, Hitoti ou Paraita, présentèrent un ultimatum à La reine qui se trouva dans L'obligation d'accepter Le protectorat. Celui-ci fut officiellement proclamé Le 10 septembre 1842. IL ne fut cependant ratifié par Louis-Philippe, après bien des réticences, qu'en mars 1843. Ainsi semblent s'achever, au profit des intérêts français, des années de Lutte d'influence et d'affrontements divers entre missionnaires protestants (anglais) et catholiques (français) et entre commerçants des deux pays. Mais La précipitation des opérations ne pouvait asseoir aussi facilement l'autorité française sur l'archipel. Le retour de Pritchard, Le revirement de La reine et La présence de quelques navires anglais aux îles du Vent entraînèrent Le déclenchement de La guerre franco-tahitienne deux ans plus tard. Document B : Pomare Vahine IV (1813-1877) Ce portrait a été pris vers 1875, peu de temps avant La mort de La reine qui, au total, a régné cinquante ans. Aimata, reine de Tahiti sous Le nom de Pomare Vahine IV, accède à La souveraineté en 1827, à l'âge de quatorze ans. Originaire de Moorea, elle ne 167
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