Histoire Cycle 3 NumComplete

Tah ti et La France au x1xe siècle s'installe sur Tahiti qu'en 1831. D'une nature insouciante, aimant La fête et très attachée à La vie traditionnelle, Pomare IV fut un moment séduite par La secte syncrétique des Mamaia. N'ayant guère de penchant pour L'exercice du pouvoir, elle s'absente très fréquemment de Tahiti pour regagner Moorea ou Les îles Sous-Le-Vent et se Laisse fortement influencer par Le pasteur anglais Pritchard qui fut durant 18 ans (1826-1844) son maître à penser. Pritchard La pousse à prendre fait et cause pour Les Anglais contre Les Français. C'est ainsi qu'elle interdit L'installation d'une mission catholique à Tahiti, ce qui provoque une première réaction de La France, en 1838. Elle signe, sous La contrainte, Le traité de protectorat de 1842 et Le renie peu après, se réfugiant sur un navire anglais, puis s'exilant sur Raïatea. La défaite consommée, elle doit se soumettre et regagne Papeete en 184 7 pour assumer ses fonctions de reine sous Le régime du Protectorat. Durant Les 30 années qui suivent, Pomare IV règne sur sa cour plus que sur son royaume - dont il faut rappeler qu'il est composé d'à peine 10 000 habitants -, ce qui permet aux autorités françaises, soutenues par quelques grands chefs, dont Le régent Paraita (1787-1865), d'accroître Leur influence sur Les affaires du pays. Pomare entretient une cour dispendieuse et vit des subsides que Lui accorde La France. De plus, son mari Ariifa' aite et ses fils ont une conduite qui est une source permanente d'ennuis pour La reine. L'inaptitude de Pomare IV à gouverner Le pays et Les errements de ses proches ont Largement facilité L'évolution vers l'annexion, qui fut consommée en 1880, sous Le règne de son fils, Pomare V. Pourtant, La souveraine a Laissé dans l'histoire une image plutôt positive, sans doute Liée à La Longévité de son règne (50 ans) et à La distinction qu'elle a su avoir vers La fin de sa vie. Document 1 : les Marquises deviennent françaises (1842) Ce dessin de Radiguet montre L'amiral Dupetit-Thouars (au centre), entouré de quelques officiers et d'hommes de troupe qui présentent Les armes, assistant au Lever du drapeau français en terre marquisienne ( à Tahuata). Nous sommes Le 1er mai 1842. Manifestement, Les Marquisiens, simples spectateurs, assistent à La cérémonie sans vraiment comprendre ce qui se trame. Dupetit-Thouars, aux Marquises, a agi sur ordre. En effet, depuis La signature du traité de Waitangi qui attribue La Nouvelle-Zélande à L'Angleterre, La France se sent déliée du statu quo qui régnait jusqu'alors sur Les archipels océaniens. Les Marquises représentent un bon relais pour Les navires sillonnant Le Pacifique oriental. Le gouvernement français a donc demandé à L'amiral d'annexer L'archipel. La scène de prise de possession se déroule à Tahuata, que Dupetit-Thouars vient juste d'aborder. C'est dire que Les conflits sont à venir. Et ils ne manqueront pas. En fait, malgré La construction de forts à Vaitahu (Tahuata) et à Taiohae (Nuku Hiva), La présence française est précaire. D'autre part, l'amiral se rend vite compte que Les Marquises ne sont pas L'archipel idéal pour fonder une colonie prospère. IL La délaisse au profit de Tahiti. Un peu plus tard, en 1843, Lorsque Bruat doit choisir entre Les Marquises et Tahiti comme siège gubernatorial, il choisit Tahiti. Les Marquises tombent alors dans L'oubli jusqu'à La fin du siècle. Document 2 : arrestation du pasteur Pritchard Cette scène se déroule en mars 1844. IL s'agit d'un dessin paru dans The Illustrated London News, a priori peu favorable à La présence française à Tahiti. La situation à l'époque est extrêmement tendue. Depuis La proclamation du Protectorat, et sous L'influence de Pritchard, Le consul anglais revenu d'une mission en Angleterre, La reine Pomare IV refuse de coopérer avec Les autorités françaises et d'arborer Le drapeau du Protectorat. Dupetit-Thouars prend alors La décision unilatérale (et plus tard désavouée par Paris) d'annexer Tahiti (le 6 novembre 1843). Armand Bruat, qui succède à Dupetit-Thouars reparti de Tahiti Le 10 novembre, se trouve plongé dans une situation explosive. IL doit prendre des mesures de sécurité qui inquiètent La reine, réfugiée sur un navire anglais, Le Basilisk. Des confiscations de terres destinées à la construction de bâtiments administratifs et d'ouvrages militaires accroissent encore La tension au point que La rumeur d'un vaste soulèvement court dans Les rues de Papeete. C'est dans ces circonstances qu'intervient L'arresta· 168

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