Tah ti et La France au xrx• siècle d'Atimé.ono. L'état des Lieux, tel qu'il est exprimé ici, se situe en 1866, c'est-à-dire au moment de La splendeur de La plantation, qui connaît ses trois meilleures années en 1866-1869. Le texte nous apprend que La plantation Stewart couvrait 6 000 hectares -en fait, 3 000 à 4 000 : ce qui est déjà considérable dans ::ne île de 100 000 hectares -, que L'on n'y cultive pas uniquement du coton (on y trouve en particulier du café et de La canne à sucre) et que L'on y fait travailler des ouvriers chinois. On apprend d'autre part que de nombreux particuliers se sont Lancés à Leur tour dans La culture du coton, jusqu'aux Lointaines Marquises, non complètement pacifiées. Enfin, Le coton a suscité une activité commerciale de premier plan dans La colonie. L'activité du port de Fare Ute est Là poi.11 en témoigner. L'existence et Le développement de La plantation d'Atimaono ont été favorisés par deux facteurf. convergents. Le premier est Lié à La volonté de L'Administration du Protectorat de développer une véritable politique agricole qui permettrait de justifier La présence française dans Les îles polynésiennes. Le deuxième a trait à La production internationale, en baisse à La suite des désastres de La guerre de Sécession aux États-Unis. Du coup, Les gouverneurs reçoivent ordre de favoriser Les initiatives visant à développer des plantations sur Le sol polynésien. ,.L'initiative du négociant portugais Auguste Soarès qui a fondé une société commerciale dont L'objectif est de créer une grande plantation sur Tahiti vient alors à point nommé. C'est Le beau-frère de Soarès, William Stewart (1820-1875), un aventurier d'origine irlandaise, qui devient Le gérant de cette société qui, sur Tahiti, prend Le nom cie Tahiti Cotton and Coffee Plantation Company. Sur recommandation de Paris, Les gouverneurs de La Richerie puis de La Roncière apportent Leur Large soutien à Stewart, pour qui ils facilitent Les achats de terres, Les démarches d'immigration de travailleurs chinois, La commercialisation des produits vers L'Europe ou L'Australie. La société commence à produire en 1865. Dès 186 7, ses exportations dépassent en valeur Les exportations totales du Protectorat en 1863 ! En 1869, elles Les doublent presque. Pourtant, emportée par des problèmes internes, La société fait faillite en 1874 et Stewart meurt L'année suivante. L'aventure du coton n'est pas pour autant terminée, puisque de 1874 à 1884, Le coton continue à être produit par Les petits planteurs, très nombreux, qui assurent 30 % des exportations du Protectorat devenu colonie e.i 1880. Par La suite, Le coton fait place à La vanille et à La nacre. Document 7 : une école dans chaque district Quelques écoles avaient été ouvertes par Les missionnaires sous Le royaume indépendant des Pomare. Elles étaient peu nombreuses encore Lorsque Le p,e,tectorat fut mis en place. C'est pour cela qu'un arrêté fut finalement signé en 1857. Cet arrêté dispose qu'il y aura "une école dans chaque district de Tahiti et de Moorea, ainsi que dans toutes Les autres îles du Protectorat". Ces écoles sont créées et dirigées par des religieux, frères ou pasteurs, qui perçoivent ,hs indemnités de L'Administration. L'enseignement doit s'y faire en français, alors qu'auparavant il L'était en Langue tahitienne. La première école publique est fondée en 1860, mais elle est confiée aux frères de L'instruction chrétienne. D'une façon générale, catholiques et protestants se Livrent une guerre scolaire orchestrée par Les frères de Ploermel d'un côté, et par Le pasteur Viénot de L'autre. Progressivement cependant, L'enseignement Laïque se met en place et les religieux sont remplacés par des instituteurs laïques, ce qui pousse Les frères à fonder l'école libre de La Mennais, entièrement à la charge de l'Église. Un rapport de 1914 indique toutefois que le bel élan du Protectorat a fait long feu. Ainsi, si tous les atolls des Tuamotu ont bénéficié d'une école, ce qu'atteste encore un relevé de 1895, en 1914 ils ne sont plus que onze. On note également qu'en 1914 les écoles privées ont repris Le dessus. Elles bénéficient en effet d'enseignants mieux formés. Sur Papeete, Le déséquilibre est criant : 120 élèves dans Les écoles publiques contre 820 dans Les écoles privées (annexe au rapport de l'inspecteur général Revel, 1914). 170
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