Document 8 : le port de Papeete en 1863 La ville de Papeete s'est développée dans un site marécageux peu favorable à L'installation humaine. Par contre, La rade, Large et bien protégée par Le récif, offrait des mouillages plus sûrs que La baie de Matavai pour Les baleiniers et Les navires de commerce. C'est autour de cette rade que s'est construite la ville. Fondée par Crook en 1818, elle rassembla peu à peu Les diverses instances politiques et administratives de L'île : résidence de La reine, maisons des consuls de France et d'Angleterre, siège du Commissaire du roi, puis du gouverneur, évêché ... C'est Bruat qui donna à Papeete Les grandes Lignes de sa structure actuelle et qui La dota d'ouvrages militaires qui ont Longtemps marqué Le p.;iysage urbain. Les marécages furent asséchés sous Le Protectorat, en même temps que fut tracée La principale artère de La ville, appelée Le "Broom" (actuelles rues Destremeau, de Gaulle, Foch). Sous Le Protectorat, Papeete ressemble en fait à un gros village perdu dans La cocoteraie. Document 9 : l'évolution politique de la France au XIXe siècle La France a mis un siècle pour retrouver, et de façon durable, Les fondements de La démocratie qu'elle avait entr'aperçus en 1789-1792. L'histoire du XIXe siècle est La Lutte permanente entre Les tenants de régimes plus ou moins autoritaires, et Les partisans de La démocratie. En fait, les premiers ont dû composer pour demeurer au pouvoir, mais Leurs concessions n'ont souvent été que passagères. Les retours qu'ils ont essayé d'opérer vers des pratiques de pouvoir personnel se sont soldés par des fièvres révolutionnaires (1830, 1848). Quant à Napoléon III, Les concessions qu'il a consenties vers La fin de son règne ont sombré avec Lui, dans La défaite de 1870. Que L'on ne s'y trompe pas, La marche à La République n'a pas été pour autant La marche d'une Large majorité de faibles et d'opprimés contre une minorité de puissants. IL s'agit plutôt de La Lutte pour Le pouvoir entre l'aristocratie (royale ou impériale), qui peut compter sur un monde rural Largement acquis à sa cause (il garde un mauvais souvenir de La Révolution, surtout dans L'ouest), et Le monde des villes, qui n'est pas forcément acquis à L'idée républicaine. L'aristocratie et Le monde rural sont attachés à La monarchie, sous une forme qui reste toutefois à définir. Le monde urbain est très divisé, socialement et politiquement. La bourgeoisie, rayonnante et en plein essor, aspire au pouvoir politique, dans un cadre qui n'est pas forcément républicain. Le peuple des villes, souvent exploité et en proie à de sérieuses difficultés, est plus radical. IL est progressivement gagné par Les idées républicaines et se soulève à maintes reprises contre Le pouvoir en place (1830, 1848, 1871 ). Mais ses actions sont souvent provoquées, ou récupérées, ou combattues, par La bourgeoisie qui apparaît comme La force politique montante de ce siècle et qui travaille à sauvegarder ses intérêts politiques contre l'aristocratie et à sauvegarder ses intérêts économiques contre Le peuple. Par ailleurs, si L'Empire s'effondre effectivement en 1870-1871, il faut encore une dizaine d'années avant que La République s'installe définitivement et ne soit plus véritablement remise en cause par La majorité des Français. Document 10 : l'Empire colonial français sous le Second Empire En 1870, La France ne s'est pas encore Lancée dans Les grandes conquêtes coloniales. Par contre, elle s'est ménagée des points d'appui répartis sur L'ensemble du monde tropical. Ainsi, ses possessions sont essentiellement constituées d"îles ou de ports. Seuls Le Sénégal, L'Algérie et, plus tard, La Cochinchine, font exception. Cette première trame, qui servira plus tard de base à l'expansion coloniale française, s'est tissée en plusieurs étapes : • Le premier fonds colonial est constitué des vieilles colonies de L'Ancien Régime restituées à La France après La chute de Napoléon : Saint-Pierre-et-Miquelon, La Martinique, La Guadeloupe, La Guyane, L'île Bourbon (La Réunion), Les comptoirs de L'Inde, Saint-Louis et Gorée (au Sénégal) ; • s'ajoutent à ce fonds Le fruit des initiatives de La Monarchie de juillet (LouisPhilippe), avec La conquête de L'Algérie entre 1830 et 1848 (pays tout juste "pacifié" en 1870), l'annexion des Marquises (1842), La mise sous protectorat de Tahiti (1842), 171
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