Les Établissements français d'Océanie et La France de 1880 à 1939 • La Limite de ces pouvoirs - souvent dénoncés par Le milieu colonial Local-, réside dans La rotation extrêmement rapide de ces hauts fonctionnaires pour Lesquels Tahiti n'est qu'une étape dans La carrière. IL est rare qu'Un gouverneur reste en poste plus de deux ans. Comment, dès Lors, construire une véritable politique de développement ? Centralisme français contre "girondisme" anglo-saxon «La France, dans La grande tradition centralisatrice qui a Longtemps été la sienne, a regroupé en un même ensemble politique des archipels que La nature n'avait pas forcément mis ensemble. L'Anglais, qui a si bien (?) organisé L'éclatement du Pacifique central (les Samoa, Kiribati, Tuvalu, Tokelau, Niue, Les îles Cook, qui sont devenues autant d'entités séparées), aurait probablement imaginé des Marquises ou des Tuamotu dissociées de Tahiti. IL aurait scindé en deux Les îles de La Société : Tahiti et Moorea d'un côté, et Les Îles Sous-Le-Vent de L'autre. A contrario, il aurait peut-être regroupé d'une pièce Les Australes et Les Cook, qui appartiennent au même archipel. On aurait alors eu cinq capitales au Lieu d'une et une sensation moindre d'immensité. Notons toutefois que Les problèmes Liés aux contraintes physiques n'auraient cependant pas été résolus pour autant et que Les problèmes économiques n'en auraient été que plus épineux.» M. Lextreyt, Îles de Polynésie française, CTRDP, 1994, p. 16. II. LES É.F.O. ET LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE Les É.F.O. ont été directement impliqués dans La Première Guerre mondiale. Le bombardement de Papeete du 22 septembre 1914 n'a qu'une valeur symbolique dans le contexte de ce conflit (doc. A, p. 128 ; doc. 6, p. 131). On insistera davantage sur L'épopée des "Poilus tahitiens", qui ne savaient pas dans quelle aventure ils s'engageaient Lorsqu'ils ont quitté Le port de Papeete pour les Nouvelles-Hébrides et Nouméa. Cette participation, somme toute symbolique elle aussi, doit cependant être relevée car elle témoigne du profond attachement que beaucoup de Polynésiens ont manifesté envers La France en difficulté. On notera que s'il y a eu effectivement conscription, c'est sur La pression très forte de certains Lobbies Locaux (milieu colonial et chefferies). La campagne du Bataillon est retracée dans de nombreux manuels. On s'y reportera (voir aussi le commentaire des documents 1 & 8, pp. 130-131). 1 III. CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET CRISE DÉMOGRAPHIQUE De 1880 à 1939, Les É.F.O. connaissent une relative prospérité, à peine entamée par Les effets des crises Liées à La Première Guerre mondiale et à La Grande Dépression de 1929. IL faut insister sur Le fait que La colonie, déjà à cette époque, doit composer avec Le contexte international, mais qu'elle s'en sort plutôt bien. Ainsi, La guerre de 1914-18 l'a privée de tout contact avec La métropole et elle a dû orienter ses relations commerciales vers Les États-Unis, L'Australie et La Nouvelle-Zélande. L'économie des É.F.O. repose sur L'exportation de quelques produits comme Le coprah, La vanille, La nacre ou Les phosphates (doc. 2 et 4, p. 130), mais ces activités sont marginales par rapport aux activités fondées sur L'économie d'autosubsistance. La société polynésienne a été bien décrite, en quelques traits assez provocateurs, par E. de Curton dans son Livre Tahiti 40. On peut en reprendre quelques formules en Les commentant : «Les Tahitiens n'étaient, et ne pouvaient être, que Les aimables figurants d'un jeu social qui les dépassait : Le pouvoi,r aux Français, La fonction publique aux Demis, Le commerce aux Chinois et La pêche et La culture des champs de taro aux Tahitiens». Les Français qui détiennent Le pouvoir sont Les fonctionnaires. On peut Leur adjoindre quelques colons de La ville, souvent hauts en couleurs, qui savent se faire entendre à La Chambre d'agriculture ou dans Les journaux pamphlétaires de L'époque (on y trouve Gauguin). La fonction publique revient aux Demis dans La mesure où ceux-ci ont accédé à L'instruction et sont Les seuls à pouvoir occuper certains postes. La corn176
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