Les Établissements français d'Océanie et La France de 1880 à 1939 La cession du royaume des Pomare à la France comprend des restrictions : respect de certaines lois et coutumes, maintien de tribunaux indigènes pour les petits délits et les affaires de terres, maintien pour Pomare V du titr.e de roi et allocation à son endroit d'une forte pension. Si les dispositions ayant tràit au maintien des lbis, des coutumes et des tribunaux indigènes n'o.nt pas été retenues par la métropole, Pomare V a bien eu droit à sa pension et ses sujets ont effectivement pu bénéficier de la citoyenneté française. Rentré en France, Isidore Chessé représente les É.F.O. au conseil supérieur des colonies de 1887 à 1895. Sa bonne connaissance du terrain le fait envoyer à nouveau à Tahiti en 1895 afin de régler le problème des îles Sous-Le-Vent. Il n'y parvient que partiellement. Une rue porte son nom dans le quartier de Fari'ipiti. Document 1 : le Bataillon du Pacifique avant le départ Il s'agit ici du sixième contingent du Bataillon Mixte du Pacifique, composé de 76 hommes qui s'apprêtent à embarquer sur le Moana pour La métropole via Nouméa (où embarquent des conscrits calédoniens et néo-hébridais). Nous sommes Le 6 juin 1916. Entre le 21 janvier 1916 et le 12 juin 1917, dix contingents regroupant près de 1 100 hommes sont envoyés sur Le front européen. IL faut attendre 1916 pour que la métropole fasse appel aux Océaniens, sur L'insistance du gouverneur Julien, pressé par de nombreux tavana qui n'admettent pas que L'on tienne les É.F.O. à l'écart du conflit. Non conscients des forces en présence (des millions d'hommes), ceux-ci pensent sincèrement que cette mobilisation permettra de sauver la métropole du danger allemand. La participation du Bataillon ne fut d'aucun poids sur Les événements. On doit cependant lui accorder une haute valeur symbolique : La marque d'un réel attachement à la métropole. On doit se rappeler également qu'un soldat des É.F.O. sur trois a Laissé sa vie sur Les fronts européens, en particulier Lors des dernières campagnes meurtrières de 1918 (seconde bataille de La Marne) auxquelles Le Bataillon du Pacifique a participé. Les ressortissants des îles Marquises .et des îles ..Sous-le-Vent ne furent pas mobilisés. En effet,. ils étaient sujets et non citoyens. Pour ces deux archipels, n.e partirent que les volontaires. Document 2 : les phosphates de Makatea, le port de Temao On se reportera aux nombreuses études qui ont été réalisées sur Makatea (vofr la bibliographie). IL convient d'insister sur Les points suivants : • L'exploitation a duré une soixantaine d'années (1907-1966) et a eu un impact économique majeur sur La vie de La colonie, même si L'on a pu regretter que Les retombées n'aient pas été en rapport avec Les bénéfices enregistrés par La compagnie qui exploitait Le gisement (la C.F.P.O.) ; • Makatea a compté jusqu'à 3 000 habitants (aujourd'hui : une vingtaine), venus de tous Les horizons. Les Polynésiens ne sont venus y travailler qu'après La Seconde Guerre mondiale. Au début, on a surtout fait venir des Chinois et des Annamites. Document 3 : les étapes de la construction des ~.F.O. IL a fallu une soixantaine d'années pour que se constituent Les É.F.O. Le regroupement des archipels de La Polynésie orientale s'est effectué de manière variée : • Les anciennes possessions des Pomare sont passées de protectorat à colonie par un volontariat qui a valu à Leurs ressortissants de bénéficier d'emblée de La citoyenneté française. Il s'agit des îles du Vent, des Tuamotu du nord et du centre, de Tubuaï et de Raivava e. • l'archipel des Marquises a été Le premier archipel à être annexé (dès 1842), mais La France l'a délaissé par La suite pour ne s'en intéresser à nouveau (bien timidement) qu'après 1880. La pacification des Marquises fut d'ailleurs Longue et difficile ; • les îles Sous-le-Vent ont connu un cheminement complexe vers l'annexion. RaiateaTahaa acceptèrent d'abord Le protectorat en 1880. Mais L'ensemble de L'archipel se souleva ensuite. L'annexion ne fut effective qu'en 1898; 178
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