Histoire Cycle 3 NumComplete

À partir d'avril 1947, Les événements s'accélèrent : pétitions, manifestations, réunion du Comité Pouvanaa qui réclame de nouvelles élections, avec une «Constitution de Tahiti, pour les Tahitiens par les Tahitiens». L'affaire du Ville d'Amiens ( Voir le doc 2, p. 152 du manuel). Les conséquences de cette affaire sont multiples • La population tahitienne se retourne de plus en plus contre L'Administration, voire contre La France ; • des conséquences politiques : La préparation d'un grand parti politique. En 1949, Pouvanaa est élu député : «L'élection du leader populaire est accueillie avec stupeur par le gouvernement et l'opposition conservatrice», écrit Noël ILari. Dans Les semaines qui suivent, Le Rassemblement démocratique des Populations tahitiennes (R.D.P.T.) se constitue en parti politique derrière Pouvanaa a Oopa. En 1951, Pouvanaa est réélu député avec 70 % des voix et son parti remporte Largement Les élections territoriales en 1953. Assemblée représentative et Assemblée territoriale Une première assemblée, dite représentative, est élue fin décembre 1945-début janvier 1946. Elle est remplacée en 1953 par une Assemblée territoriale dont Les pouvoirs restent d'abord inchangés avant La réforme de 1957 et Les statuts de 1977 et 1984. Depuis 1996, on dit Assemblée de Polynésie française. Mais dès 1954, le parti ne progresse plus. Quelle est La nature du nationalisme du R.D.P.T. ? IL faut rester prudent car La pensée de Pouvanaa et de ses amis est difficile à suivre à cause des problèmes de Langue (par quel mot français traduire Tiamaraa ?), et du système colonial qui empêche une Libre expression des idées, en raison enfin de La pensée fluctuante des Leaders. Certaines paroles très dures de Pouvanaa à L'égard de La France côtoient des paroles beaucoup plus respectueuses et doivent toujours être situées dans Leur contexte politique (notamment Le besoin d'effet oratoire, d'humour féroce dans les réunions politiques). 1 IV. L'ÉCHEC DE 1957-1958 Les institutions de L'époque permettaient au gouverneur de diriger Le Territoire sans véritablement tenir compte des résultats électoraux. IL en va différemment avec Les institutions nées de La Loi-cadre de Gaston Defferre : il y a désormais un gouvernement élu et une première véritable autonomie. Les élections de novembre 1957 (même si elles sont moins favorables au R.D.P.T. que Les précédentes) permettent à Pouvanaa de devenir vice-président d'un gouvernement de six ministres. Toutefois, le gouverneur reste Le président de ce gouvernement, jouant théoriquement un rôle d'arbitre. Cette première expérience d'autonomie se solde vite par un échec. IL y a plusieurs raisons à cet échec : • La majorité R.D.P.T. est secouée par des rivalités ; • La plupart des hommes au pouvoir n'ont pas les capacités nécessaires pour gérer Les affaires ; • Pouvanaa, s'il a eu Le mérite d'éveiller les Polynésiens au combat politique, n'est pas fait pour gouverner. Dès Lors, Les adversaires vont exploiter toutes Les maladresses de La majorité : revendication d'une "République de Tahiti dans L'Union française", création d'un impôt sur Le revenu. Mais c'est surtout Le retour au pouvoir à Paris, en juin 1958, du général de Ga\.Jlle, qui place Pouvanaa en situation difficile. De Gaulle propose à chacun des territoires d'autre-mer de choisir, par référendum, entre accéder à l'indépendance (voter NON), ou rester attaché à la France (voter OUI). Pouvanaa préconise de voter NONau référendum du 28 septembre 1958, sans véritablement mesurer Les conséquences d'un tel choix (la France se serait retirée de La Polynésie comme elle L'a fait en Guinée). 207

RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw