Histoire Cycle 3 NumComplete

Un T.0.M. à La recherche de son autonomie Les électeurs ne suivent pas Le Metua et accordent 64 % de OUI au référendum, ce qui signifie qu'ils souhaitent rester au sein de L'ensemble français. IL est vrai qu'on pourra toujours dire que La façon dont s'est déroulé ce référendum ne permettait pas réellement aux électeurs de savoir quel était L'enjeu du vote. Mais en préconisant Le NON, Pouvanaa n'éclairait pas non plus ses partisans puisqu'on Le voit en photo sous une banderole avec le slogan suivant : «Votez NONà La France ! Vive de Gaulle !» Les jours qui suivent cette élection, Les esprits s'échauffent et, dans ce climat tendu, Pouvanaa est poussé à La faute, ou du moins à Laisser supposer qu'il en commet une. Arrêté pour avoir ordonné ou Laissé faire des incendies criminels, il est arrêté Le 11 octobre 1958 et condamné L'année suivante à huit ans de réclusion et quinze ans d'interdiction de séjour. Fin 1958, L'assemblée territoriale choisit son nouveau statut : Les principales avancées de La loi-cadre sont effacées et Le gouverneur redevient L'homme fort du Territoire. AMNl'SIIE ET RÉVJ:SIQNDU PRO,cts DE POUVANAA Une mesure de grâce présid~.ntieU~ ( à l'<lccasiçm du cinquantième anniversaire de l'armistice de 1918) permèt à Pouvànaa de faire un retour triomphal au fenua Le 3 novembre 1968.. •• ••• En ·1969, Le Parlement vote L'amnistie de La ·condamnation de Pouvanaa. IL peut donc être élu sénateur en 1971 et le reste jusqu',à sa mort. Mais Pouvanaa ne s'est pas satisfait de La grâce et de L'amnistie. IL a réclamé La révision de son procès afin que ·son innocence soit reconnue. IL n"y est point parvenu. Une amicale Pouvanaa a aussi tenté d'obtenir la révisfon du procès de 1959, sans plus de succès. En effet, .Le 18novem.bre 1993, La coyr de Cassation a rejeté La rèquêté dépo~ée eri".estim~:~t· que l~s avc(cats ~•avai~ 1nt pas a~porté de faits nouveaux significatifs. Si des éléments'nouvé'aux, qÜédes arëhivespourraient révéler, montraient clairement, par exemple, que Pouvanaa a été victime d'un complot, La révision du procès se~ait possi~~e, avec à La clé L'innocence du Metua. (Voir les hypothèses formulées par J.-M. Regnault dans son livre Te Metua, pp. 197 à 204). • 1 V. L'INSTALLATION DU C.E.P. ET SES CONSÉQUENCES 1 L'État n'accorde aucune avancée statutaire avant 1977, et tient fermement en main Le Territoire, n'hésitant pas à dissoudre Le R.D.P.T., en novembre 1963, sous Le prétexte qu'un congrès du parti devait débattre de La question de L'indépendance. La raison profonde est que Le général de Gaulle, pour Lequel La dissuasion nucléaire française est une priorité, a besoin d'un centre d'expérimentation en remplacement de celui du Sahara. IL faut donc créer Les conditions nécessaires à une implantation sans contestation. L'existence d'un parti nationaliste n'est pas tolérable, L'attribution de larges compétences aux élus est trop risquée. Implanté de fait, dès La fin de L'année 1963, Le C.E.P. obtient de La commission permanente, Le 6 février 1964, un bail de Location gratuite des atolls de Moruroa et de Fangataufa. Tandis que Le C.E.P., qu'il soit admis ou combattu, anesthésie toutes Les volontés de développer L'économie (l'argent arrivait sans effort véritable), Les hommes politiques se divisent sur la nécessité ou non de reprendre Le combat politique pour L'autonomie. Le Here Ai'a de John Teariki qui reprend Le flambeau du R.D.P.T. en 1965, et Le E'a Api de Francis Sanford, q·ui Le rejoint fin 1967, Luttent contre La présence du C.E.P. et pour une évolution vers l'autonomie interne. L'État refuse tout changement aux autonomistes, mais crée des communes sur tout Le Territoire, en 1972. L'intention affichée est de retirer aux autonomistes, majoritaires à L'assemblée territoriale, des compétences et des moyens. Cette réforme communale est aussi responsable de grands bouleversements dans La vie Locale. Elle permet d'équiper Les districts et Les îles. Elle modifie surtout Les conditions de La vie politique. Désormais, Les tavana, avec des compétences propres et surtout des moyens financiers, vont se constituer des clientèles électorales et entraîner Le vote de Leurs administrés. IL n'est plus guère possible de réussir en politique si l'on n'est pas à La tête d'une municipalité. 208

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