Le peuplement de L'espace polynésien jusqu'au x• siècle Document 7 : restauration archéologique aux Marquises C'est La restauration d'un tohua à Taaoa, près d'Atuona dans L'île de Hiva Oa. Un tohua aux Marquises est un site festif. Le tohua est une aire pavée de forme rectangulaire, d'une superficie moyenne de 200 m2 , pouvant être plus grande et accueillir un millier de personnes. L'espace était entouré par de grandes terrasses empierrées (en restauration sur La photo) où étaient construits des abris Lors des fêtes. La piste centrale était réservée aux spectacles de danse et autres. IL faut distinguer Les fouilles archéologiques proprement dites des restaurations. Bien souvent Les restaurations sont L'occasion de mener des fouilles rapides (dites de "sauvetage") pour vérifier si on ne passe pas à côté de vestiges importants pour La compréhension du site restauré. Le site restauré est un atout non négligeable pour Le tourisme. Document 8 : un collier de plumes hawaiien On devrait plutôt parler d'ornement de plumes porté par Les femmes. Suivant sa Longueur, il pouvait se porter dans Les cheveux, autour du cou ou pendre sur La poitrine. IL est composé de plumes jaunes et rouges disposées de telle manière que L'ornement a une épaisseur constante sur toute sa Longueur. Les couleurs jaune et rouge sont Les couleurs royales à Hawaii dans La famille des Kamehameha. Les plumes proviennent d'oiseaux aujourd'hui disparus. Les plumes jaunes des mamo et 'o'o, Les plumes rouges des i'iwi. John Webber, dessinateur du troisième voyage de Cook, nous a Laissé plusieurs portraits de femmes hawaïennes portant cet ornement de plumes dans Les cheveux ou autour du cou. Document 9 : les moai de l'île de Pâques C'est L'un des quinze moai du site de Tongariki restauré récemment à L'île de Pâques. Les quelques personnes au pied du moai permettent d'apprécier sa taille. Beaucoup d'informations ont été données sur ces sculptures pascuanes, mais touchant plus au domaine de l'imagination de leurs auteurs qu'à celui de la science. Environ un millier de statues existent dans L'île. Elles ont été taillées dans Le tuf volcanique sur Les flancs externe et interne du volcan Rano Raraku. Les statues étaient taillées à même La roche, puis détachées et descendues par glissement jusqu'au pied des pentes. Redressés, Les moai étaient alors achevés : dessin des mains, ceintures, tatouages ... Après Leur transport, à l'aide de troncs d'arbre -servant de rouleaux -, de Leviers et de cordes végétales, Les moai recevaient Leurs coiffes rouges ; Les orbites des yeux étaient sculptées. C'est alors que Les moai étaient dressés sur Les ahu -grandes plates-formes de pierre -aménagés en bord de mer. Des fouilles ont montré que La sclérotique des yeux était constituée de corail blanc et L'iris d'un disque de tuf rouge ou d'obsidienne. Le transport et L'érection des statues exigeaient un travail énorme. L'archéologue américain W. Mulloy a estimé qu'une grande statue de 11,5 m de haut, d'un poids de 84 tonnes, nécessitait une année de travail à trente hommes pour être sculptée, deux mois à quatre-vingt-dix hommes pour être déplacée sur une distance de six kilomètres, et trois mois à quatre-vingt-dix hommes pour être érigée en position verticale. Les moai ont été édifiés au cours d'une Longue période de 1100 à 1700 après J .-C. Ils représentaient des chefs ou des ancêtres divinisés. À La fin du XVIIe La sculpture des moai cesse. En 1777, Cook trouve Les moai renversés de Leur ahu, face contre terre. Forster évoque dès cette date des tremblements de terre. IL semble en effet que L'île de Pâques ait connu au XVIIe un cycle de tremblements de terre. Cela n'a rien d'étonnant puisque L'île est à proximité d'une zone de points chauds. Certains pensent que ces phénomènes naturels ont poussé Les Pascuans à tenter de réaliser des moai encore plus grands pour qu'ils résistent. C'est une autre catastrophe, écologique celle-Là, qui y mettra fin. Des phénomènes de type EL Nino provoquent des changements climatiques réduisant Les ressources de L'île alors que La population est à son apogée, 10 000 à 15 000 habitants. La surexploitation de La terre et des arbres, L'isolement de L'île, L'épuisement du bois interdisant La construction de pirogues, Les guerres entre clans mettent un terme définitif aux grands travaux de sculpture. 74
RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw