La Polynésie aux temps anciens (x• au xv111• siècle) L'alimentation quotidienne était à base de fruits de L'arbre à pain ( 'uru), de taro, de cocos et de poissons auxquels venaient s'ajouter, suivant Les saisons, toutes sortes de produits d'appoint ou de disette : tubercules et fruits cultivés ou sauvages, crustacés et coquillages, algues marines, viande de chien, de poulet, oiseaux de mer, œufs ... Le porc et La tortue étaient considérés comme des nourritures cérémonielles ou de consommation collective. La poterie et Le tissage sont inconnus. Les matériaux de base sont végétaux : bois des umete, coco et bambou des récipients, tapa pour Les vêtements, purau, bambou, ni'au (palmes de cocotier) ou tara (feuilles de pandanus) pour Les constructions des tare et des autres abris, pour Le four de terre (umu) ou La pirogue. Le marae, lieu des cérémonies et centre du pouvoir Ces deux aspects sont indissociables. Lieu de culte où Les Polynésiens invoquaient Leurs dieux et Leurs ancêtres, Le marae est au centre du système social. IL atteste La propriété des terres et son importance reflète celle de La famille ou du groupe auxquels il appartient. Homme de La nature, Le Polynésien n'avait pas idée d'enfermer ses dieux : Le marae était un sanctuaire de plein air destiné aux réunions et cérémonies religieuses. Pour La description du marae, suivre Le plan et sa Légende (document 9, p. 72 du manuel). Ici, il s'agit d'un marae de L'archipel de La Société (Îles du Vent). Le marae était composé d'une cour rectangulaire pavée ou non, enclose parfois d'un mur. À l'une des extrémités, l' ahu marque l'endroit Le plus sacré donc Le plus tabou (ou tapu). Cet espace est réservé aux dieux ou aux ancêtres déifiés. IL est matérialisé par une bordure, une plate-forme ou des plate-formes sur plusieurs degrés en forme de pyramide (voir le document A, p. 68 du manuel). Toutes Les constructions en pierres de basalte ou de corail sont faites sans mortier. Les structures que nous connaissons actuellement dans Les îles de La Société ne remontent pas au-delà du XIIIe-xrve siècle. À La suite d'inventaires dans Les années 1920, l'archéologue et ethnologue américain K.P. Emory proposa une typologie des marae : marae côtiers, intermédiaires et intérieurs. Elle n'est plus utilisée aujourd'hui. En fait, il semble que chaque groupe édifiant un marae mettait un point d'honneur à en faire une œuvre originale. • Aux îles Sous-Le-Vent, Le ahu est Long, étroit comme un couloir, délimité par des dalles de grès de plage (beach-rock) posées verticalement et rempli de pierraille • aux Marquises, Les me 'ae sont des plate-formes réservées aux cérémonies ; • aux Tuamotu, Les ahu présentent des formes variées ; • aux Australes, on retrouve Les grandes dalles des îles Sous-Le-Vent autour d'une cour pavée. La notion de pouvoir apparaît dans La hiérarchie des marae : • Le marae dit "international", Taputapuatea, à Raïatea est Le rendez-vous et Le grand centre religieux des îles du Pacifique, y compris de La Nouvelle-Zélande. Les prêtres des différents archipels entreprennent de Longs et périlleux voyages pour y parvenir. • Les marae ari'i, improprement appelés royaux, sont des marae publics. Géographiquement bien situés (promontoires, pointes en bord de mer), ils appartiennent à une même chefferie. L' ari'i y joue Le rôle d'intermédiaire entre Les hommes et Les dieux. Les cérémonies Les plus importantes s'y déroulent comme celle du pa 'iatua (texte du document 10, p. 72 du manuel). • Les marae tupuna sont Les marae familiaux, privés. Chaque famille a Le sien qui porte Le nom de l'ancêtre. Construit sur La propriété familiale, Le père y officie au nom de tous. Le prêtre du district n'y vient que pour des événements importants : naissance, supercision (circoncision à La tahitienne), mariage ou décès. • Les marae o te va 'amata 'eina 'a, marae dits "sociaux" sont Liés à des communautés, des clans. • Les marae des tahu'a sont réservés aux différents spécialistes : guérisseurs, constructeurs de pirogues, pêcheurs, sculpteurs ... IL Leur faut l'accord des dieux pour 88
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