Histoire Cycle 3 NumComplete

cées de 80 cm. Ces trous sont faits à L'aide d'un pieu à bout rond et ne doivent pas être remplis de terre. Sur Les terrains inondés, Les tarodières sont recouvertes par un paillage de palmes de cocotier pour empêcher La croissance des mauvaises herbes et garder L'humidité. La récolte peut commencer au bout de sept à huit mois. • Le taro est avec Le 'uru L'un des principaux aliments des Polynésiens à l'arrivée des Européens. La popo'i est une pâte de taro fermenté que L'on peut garder trois semaines. Les jeunes feuilles (pota) et Les jeunes tiges (fafa) sont très appréciées avec du Lait de coco et du poulet. Le texte reprend La description du taro et de deux autres tubercules : Le 'ufi (l'igname) et Le 'umara (la patate douce). Contrairement au taro, L'igname est une culture sèche. IL demande une très Longue cuisson pour éliminer sa toxicité. IL faut réfuter l'argument que La présence de La patate douce en Polynésie serait La preuve d'un peuplement de La Polynésie depuis Le continent américain d'où elle est originaire. Dans un article du B.S.E.O, n° 275 (sept. 1997), paru à L'occasion de cinquantenaire de L'expédition du Kon-Tiki, L'archéologue P. Kirch conclut : «La question est la suivante : qui fut celui qui apporta Les premiers tubercules de patate douce des côtes de L'Amérique du Sud jusqu'au cœur de La Polynésie ? Étaitce un groupe de Sud-Américains intrépides, de La stature de Heyerdahl (le responsable du Kon-Tiki), qui dérivaient sur Le courant de Humboldt à bord de leur radeau de batsa ? Ou, pour suivre les suggestions de Geoff Irwin (1992), s'agissait-il d'un équipage de marins polynésiens qui, parvenus à L'apogée de Leur art de navigateurs trans-()céaniques, avaient atteint Le rivage sud-amé,ricain et étaient repartis avec ce produit de culture, ultime héritage de Leur traversée ? Finalement, nous ne connaîtrons probablement jamais La réponse à cette question. Et si nous Le devions, nou.s n'aüi-ions plus aucun plaisir dans la poursuite de nos recherches. Personnellement, je· suis tenté d'accorder ma préférence aux Polynésiens. Pourquoi Les plus grands marins que Le monde pré-industriel ait connus n'auraJent-ils pas traversé son plus grand océan, puis ne seraient-ils pas retournés dans leurs îles avec un butin tel que L'est La patate douce ?» Documents 5 et 6 : offrandes de cochons sur un marae , texte "La consommation de la viande" Détail du dessin de John Webber qui accompagne J. Cook Lors de son troisième voyage (1776-1780). Le dessin est intitulé «Sacrifice humain sur un marae de Tahiti». Le terme de "sacrifice" est à prendre avec prudence. Les missionnaires en ont exagéré L'importance. En fait, des offrandes de victimes humaines avaient Lieu dans certaines circonstances et sur certains marae. Les victimes étaient assommées mortellement, Le plus souvent pendant Leur sommeil, et transportées sur Le marae. Les victimes étaient des individus sans mana, exclus du clan à La suite d'infraction d'interdits, ou des ennemis. Les offrandes sont variées : fruits ou poissons, oiseaux ou animaux. Ici, des cochons offerts aux dieux sont exposés sur une plateforme (tata) dans La cour du marae, face à l' ahu. Les offrandes sont faites dans Le but de se faire pardonner une faute ou de demander une faveur aux dieux. Une part des offrandes sert ensuite de nourriture aux prêtres. Le texte de J. Morrison ne présente pas de difficultés particulières. Documents 7 et 8 : une pirogue pour la pêche au thon en haute mer ; texte "Une pêche traditionnelle" La pêche à La tira a cessé d'être pratiquée par Les Tahitiens dans Les années 30. On utilisait une pirogue double avec un vivier au centre pour conserver Les appâts vivants. Un mât (tira) était maintenu par des cordes et on abaissait ce mât où des hameçons étaient accrochés et on Lançait quelques appâts pour Leurrer Le poisson. Lorsqu'une prise se faisait sentir, il s'agisait de remonter Le mât et de décrocher Le poisson. La pirogue se manœuvrait à La pagaie, ce qui peut expliquer sa disparition. Les jeunes étaient chargés de pêcher Les appâts et Les hommes se répartissaient sur les différentes pirogues. IL y avait un chant spécifique où Les hommes répondaient 91

RkJQdWJsaXNoZXIy NzgwOTcw