Manuel Histoire CE2

41 17. Le marae, centre du pouvoir 3. À quoi servaient ces objets de culte et de prestige ? P lus un marae est important, plus le ari’i est puissant. Lors des cérémonies les prêtres récitent les généalogies qui rattachent les familles à des dieux ou à des ancêtres divinisés. Ces familles sont propriétaires des terres attachées aux marae . Elles occupent un rang plus ou moins élevé dans la société : grands chefs ( ari’i ), chefs de rang inférieur ( ra’atira ), gens du peuple ( manahune ). Ces derniers doivent fournir travail et nourriture pour préparer les cérémonies et les repas qui les suivent. Les chefs possèdent des objets qui marquent leur rang. Le plus prestigieux est la ceinture de plumes appelée maro ’ura . To’o L’image du dieu que possède le ari’i , est compo- sée d’un morceau de bois recouvert de fibres de bourre de coco tressées. Il manque les plumes rouges ou jaunes ajou- tées lors de la cérémonie de pa’iatua . Le tout était enveloppé de tapa . Bâton de chef dont l’extrémité est décoré de touffes de cheveux. Reconstitution d’une cérémonie Coiffures et vêtements de plumes portés par des personnages de haut rang. Vocabulaire Généalogie : liste des membres d’une famille en remontant dans le temps. Chez les anciens Poly- nésiens, réciter la généalogie c’était aussi raconter l’histoire de la famille. Maro ’ura : ceinture qui donnait à celui qui la possédait le pouvoir sur toutes les îles de la Société. Sais-tu... Omai ou Mai Il est le premier Polynésien à avoir fait le tour du monde. Parti de Huahine, lors du second voyage de James Cook en 1773, il vécut en Angleterre et fut présenté au roi George III. Il appré- ciait les bals, la danse, les spectacles d’opéra, les jeux de cartes, mais il refusait les rudiments d’arithmétique, d’anglais et de religion que l’on es- sayait de lui inculquer. Il revint à Huahine avec le troisième voyage de Cook en 1777. Il laissa son tabouret en Angleterre comme ca- deau d’adieu. On pense que c’est ce tabouret qui revint à Tahiti en 1986. Il est exposé au Musée de Tahiti et des Îles. Des objets de prestige « Les ari’i possédaient d’autres insignes de prestige hérédi- taires, mais ils n’avaient pas la même valeur que le maro ’ura . Un chef pouvait avoir un appui-tête et un tabouret à qua- tre pieds que des serviteurs transportaient dans tous ses dé- placements. Il avait toujours avec lui sa lance en bois de fer. D’autres objets appartenaient à lui ou à sa famille : tables à piler, plats de bois, éventails, chasse-mouches, filets de pêche… » Anne Lavondès, Encyclopédie de la Polynésie, volume 5, 1986 LECTURE Le Maro ’ura est une ceinture faite de plumes rouges et jaunes sacrées cousues sur une natte fine tressée, de plus de 3,50 m de long.

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