10 Un cerveau accroc à la récompense immédiate... Le cerveau des ados se développe par vague, à l’adolescence le système limbique connaît une nouvelle poussée de connexions. La zone de la récompense qui libère la dopamine en libère beaucoup plus ! Les ados ressentent fortement le plaisir et sont donc enclins à en rechercher encore. Il y a un inconvénient : ils peuvent devenir addicts ou chercher les conduites plaisantes mais à risque. L’aspect positif est que cette recherche d’expériences les pousse à explorer le monde, à la comprendre, à être créatif et à vouloir réaliser ce que les adultes ne font plus : apaiser les conflits mondiaux, chercher des solutions pour l'écologie... Les scientifiques utilisent ce mot pour désigner ce qu’on observe si on plonge dans le processus mental des ados. Voici un exemple de la manière dont cela se déroule dans leur tête : « J’ai une voiture qui peut rouler à 160 km/h. La limite est à 50. Ce serait extrêmement excitant de rouler à 160. Mes amis seraient impressionnés, ils trouveraient que je suis un type incroyable. Il y a donc de très bonnes raisons de le faire… D’un autre côté, il y a des inconvénients : je pourrais me faire mal, abîmer la voiture, blesser quelqu’un, avoir une amende, me faire arrêter… » Si vous discutez avec des ados, vous constatez qu’ils sont au courant de tous les dangers. Mais au moment où ils évaluent les avantages et les inconvénients, un phénomène de rationalisation se produit. Ils se disent : « Il y a peut-être 20 % de probabilités que ça se passe mal et 80 % de chances qu’il n’y ait aucun problème. L’issue la plus probable, c’est que tout ira bien. Donc je vais à 160. ». Ce n’est pas de l’impulsivité, il y a une réflexion, une rationalisation qui leur fait croire que rouler à 160, c’est le bon choix. Daniel SIEGEL ...mais un cerveau hyperrationnel C’est donc toute l’ambivalence du cerveau de l’ado : être capable de raisonner, et très bien raisonner même, mais de se faire piéger par un système de plaisir. Cependant, les recherches montrent que les choix arrêtés par les ados sont loin d’être, tous, sous l’influence du système limbique. Les ados prennent moins de risques quand ils sont seuls. À l’inverse, avec des amis, la région du striatum impliquée dans les émotions de la récompense est plus active. On remarque même qu’un simple sourire active le striatum. C’est pas moi, c’est mon striatum ! Sourire aux ados est un signe de récompense ! 4. UN CERVEAU ACCROC À LA RÉCOMPENSE IMMÉDIATE
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