Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

Polynésie française sont acceptés comme Polynésiens ou Français évite l’émer- gence de problèmes identitaires. Ces derniers concernent principalement leur identité chinoise, qui a été « délaissée » à cause de l’intégration et de l’assi- milation. La langue est un exemple universel chez la plupart des populations immigrées intégrées. Les Chinois de Polynésie française n’échappent pas à ce constat. C’est ainsi que l’Association Philanthropique Chinoise joue un rôle important dans la recomposition identitaire de ses membres ou de ses sympa- thisants. L’apprentissage du hakka et du mandarin fait partie de l’acquisition des éléments identitaires chinois. Emmanuelle donne son opinion à ce sujet : « Le problème à Tahiti, les Chinois sont à 95 % d’origine hakka, tu vois ? Bon, je pense que c’est plutôt les parents des troisièmes générations qui sont à Ta- hiti, qui sont parents à leur tour, qui ont pris conscience, entre 25 ans à 45 ans (jeunes générations nées à Tahiti), eux-mêmes ont du mal à communiquer avec leurs parents. Ils ont pris conscience que leurs enfants et leurs grands- parents… C’est encore plus difficile de communiquer comme ils vont déjà à l’école française, donc ils ne parlent pas beaucoup le chinois. Les enfants, c’est pire, donc, au moins apprendre la base pour pouvoir parler avec les grands-parents. » Ce problème de communication peut être à l’origine de problématiques identitaires pour les Chinois de Polynésie, la perte de leur langue équivaut à la perte de leur identité. Ainsi, ils sont nombreux à regretter que leurs enfants ne parlent pas la langue de leurs aînés. Si les langues hakka et punti s’apprennent tant bien que mal dans les familles 145 , l’apparition de cours de mandarin dans le secondaire, et l’ouverture de la Chine, ont favorisé l’apprentissage de cette langue. Emmanuelle ajoute que : « La tendance est plutôt d’apprendre le mandarin car le hakka en Chine, c’est une minorité. Et maintenant, on voyage dans le monde entier. Et lorsqu’on voyage, c’est plutôt le mandarin qui passe partout, c’est la langue officielle, sinon c’est le cantonais. Le cantonais c’est la langue commerciale. Tout ce qui est dans le commerce, les gens parlent le cantonais. Même à Tahiti, je sais qu’il y a plus de gens qui me demandent de donner des cours de cantonais que de hakka. » Cette valorisation de l’identité chinoise passe en partie par la recon- naissance générale de la réussite économique de la Chine. L’Association Phi- lanthropique Chinoise favorise ainsi le développement d’une identité chinoise positive. Les identités hakka et punti sont comprises dans une identité chinoise 139 145 Les grands-parents ont souvent ce rôle, car ils ont conservé la maîtrise de la langue maternelle et de la langue d’origine.

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