Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
à certaines populations immigrées ou issues de l’immigration. En Polynésie française, Ernest Sin Chan a mis en exergue ces problèmes concernant les Chinois de Tahiti. Il montre la présence de désordres ethniques (Sin Chan 2004 : 314) au niveau individuel. Ces derniers résultent de la difficulté de concilier des modes de pensée différents : hakka, polynésien et français. L’individu est alors le sujet de souffrances et de conflits psychiques (Sin Chan 2005). Ainsi, les problèmes d’intégration et leurs conséquences semblent être liés au refus d’adapter l’identité au contexte social et culturel dans lequel l’individu évolue, ou au souhait de la conserver intacte (Camilleri 1990 : 56). Il est à noter qu’une société d’accueil ouverte favorise cette adaptation de l’identité. L’Association Philanthropique Chinoise est donc un « outil » permettant la construction, la re-construction, ou l’affirmation de la sinité de ses membres. Ces processus se caractérisent par une recomposition identitaire entremêlant les références identitaires chinoises, polynésiennes et françaises. Cette construction de l’identité met en avant l’élément chinois. Mais elle permet également de faire ressortir les caractéristiques polynésiennes et françaises de ses membres par rapport aux Chinois de Chine. Ainsi, les membres de l’Association Philanthropique Chinoise affirment une identité complète par rapport au contexte polynésien. 148 Le temple chinois situé à Mamao permet aux Chinois de Polynésie française de perpétuer leur culture, surtout lors du jour de l’an chinois. (Ph. V. Pugibet)
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