Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire

(dont 90 % en Asie). La Diaspora chinoise est composée de différentes ethnies chinoises qui forment le peuple chinois, soit les Hans. Par exemple, le milieu chinois de Paris est principalement constitué de Teochius, de Wenzhous et de Hokkiens. Toutes ces ethnies composent autant de mouvements migratoires qui sont réunis sous l’appellation de « Diaspora chinoise ». Les Chinois d’outre-mer sont répartis à travers le monde. L’Asie du Sud-Est est notamment leur foyer le plus important, avec environ 23 millions d’individus. Par ailleurs, on comptabiliserait deux millions de Chinois de la Diaspora aux États-Unis, un million en Amérique latine, 0,6 au Canada, et 0,5 en Europe, dont environ 150 000 en France (Gentelle 2000 : 71). En Polynésie française, la première immigration massive chinoise date de 1865, avec la création de la plantation d’Atimaono. Cette dernière cultive le coton et s’inscrit dans la traite des coolies, c’est-à-dire les travailleurs migrants chinois. Par la suite, ce mouvement migratoire s’est développé au début du XX e siècle. De nos jours, on compterait environ dix mille Chinois en Polynésie française, soit environ 5 % de sa population totale (Willmott 1999 : 299-303). Cette dernière s’estimerait à environ 260 000 habitants, dont plus de 160 000 à Tahiti. Cependant, il est difficile de comptabiliser les Chinois du fait de leur intégration à la société polynésienne et des nombreux phénomènes de métissage qui y ont cours. Ainsi, l’Institut des Études Statistiques en Polynésie française classe désormais les Chinois et les métis dans la même catégorie. Il est de ce fait difficile d’estimer de façon précise sa population. Le métissage de cette dernière se remarque fréquemment lors des repas de famille, où il n’est pas rare d’y voir des personnes qui ne semblent pas être d’origine chinoise. En effet, les alliances interethniques sont nombreuses en Polynésie française. Dans cette région du monde, les principaux groupes ethnolinguistiques de la Diaspora chinoise sont les Puntis et les Hakkas. Ces derniers sont également fortement présents dans les autres pays du Pacifique. On compterait plus de 110 millions de Hakkas dans le monde (Cheung Shui-Cheung : 1998), dont dix millions 10 en tant que Chinois d’outre-mer selon Cheung Shui-Cheung. Sur ce dernier nombre, il y aurait plus de quatre millions de Hakkas à Taiwan et plus de six millions d’entre eux dans soixante pays et régions du monde. Les Hakkas sont majoritaires à Tahiti, et comme dans d’autres communautés d’immigrés à travers le monde, ils ont créé des associations. Ces dernières sont désormais nombreuses en Polynésie française. La plupart sont notamment 35 10 Si l’on considère que les Hakkas de Taiwan font partie du mouvement de la Diaspora chinoise dans la me- sure où ils sont établis hors de Chine continentale et hors de ses frontières nationales.

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