Les Chinois de Polynésie française Entre permanence et transformation identitaire
regroupées et fédérées à travers la plus ancienne association chinoise existante à Tahiti : l’Association Si Ni Tong. Cette structure associative a été officieu- sement créée en 1872, mais sa création en tant qu’association régie par la loi 1901 date de 1995. À la suite de cet acte officiel, cette association a rassemblé onze associations chinoises, dont l’« Association Philanthropique Chinoise de Tahiti ». Il faut également noter que l’Association Si Ni Tong fonctionne comme une fédération. L’Association Philanthropique Chinoise a été créée en 1921 par des Hakkas. Son objectif actuel est d’être une association culturelle. Ainsi, elle a pour but de faire découvrir la Chine et sa culture à ses membres, mais également au reste de la Polynésie française. Pour l’année 2004-2005, elle réunit officiellement 72 membres si l’on se fie aux cotisations de ses adhérents. Mais selon les propos de nombreux membres de cette association, il semble que cette dernière compte environ mille sympathisants. Depuis environ 85 ans, cette structure associative est au cœur du milieu associatif chinois et au sein de la communauté chinoise de Tahiti. En effet, du fait de son ancienneté, cette association apparaît être une institution chinoise importante. L’Association Philanthropique Chinoise a notamment évolué avec la communauté chinoise de Tahiti. Elle est un reflet de cette dernière. Par exemple, l’ouverture de cette association est également liée à celle de cette communauté. Ainsi, l’Association Philanthropique Chinoise constitue un point de vue sur le milieu associatif chinois, mais également sur les Chinois de Polynésie française. À travers elle, plusieurs thèmes peuvent être abordés, et notamment ceux qui sont liés aux problématiques identitaires de cette population. Par conséquent, cette association de loi 1901 peut-elle être un lieu d’expression et/ou de production identitaire pour les Chinois de Tahiti ? Comme elle le serait peut-être dans un autre contexte associatif. En effet, des processus similaires d’expression et/ou de production identitaire devraient être identifiables entre les structures de ce type puisque les associations fonctionnent sur les mêmes bases institutionnelles. Néanmoins, il ne faut pas oublier que les associations de loi 1901 possèdent chacune leurs caractéristiques et leurs spécificités selon leur évolution et les actions de leurs membres. L’étude de l’Association Philanthropique Chinoise pourrait ainsi dégager un modèle de réponses par rapport à un ensemble associatif plus vaste et hétérogène. Cependant, ce modèle serait relatif selon les associations. Pour tenter de dégager un modèle à partir de l’Association Philan- thropique Chinoise, nous proposons d’étudier cette dernière en tant que lieu 36
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