les-archipels-de-la-polynesie-francaise

Il fallut se rendre à l’évidence. Cette île n’était pas celle que tout le monde attendait. Il s’agissait donc d’une nouvelle terre. Elle fut baptisée du nom de la sainte du jour, Santa Magdalena, alors que les bateaux jetaient l’ancre dans ce qui était en réalité la baie d’Omoa à Fatuiva, l’île la plus au sud de l’archipel des Marquises. Avec l’arrivée de ces quatre navires, te Fenua ënata, «la Terre des hommes», venait pour la première fois depuis son peuplement, plus de quinze siècles auparavant, de découvrir l’existence d’un monde extérieur. Les ënata, les hommes, n’étaient plus seuls, comme ils le pensaient, sur les îles du grand océan. Personne ne descendit à terre lors de cette première escale, par contre des pirogues s’approchèrent du San Jeronimo et des «sauvages» montèrent à bord. Des vols provoquèrent la colère des hommes d’équipage qui utilisèrent la force et les armes pour chasser les intrus. Les navires reprirent la mer et se dirigèrent vers les trois îles que l’on pouvait apercevoir dans le nord-ouest. Álvaro de Mendaña y Neira nomma San Pedro l’île déserte de Motane, Dominica l’île de Hiva Oa et Santa Cristina l’île de Tahuata. À Santa Cristina, les bateaux trouvèrent un mouillage relativement sûr dans la baie de Vaitahu, baptisée baie Madre de Dios. Le lendemain, une messe fut dite à terre. À l’issue de l’office, Álvaro de Mendaña prit possession de ces quatre îles au nom de Sa Majesté très catholique, le roi d’Espagne Philippe II. L’adelantado décida de nommer ces îles Las Marquesas de Mendoza en l’honneur de don Garcia Hurtado de Mendoza, marquis de Cañete et vice-roi du Pérou qui avait autorisé et grandement favorisé cette expédition. 7

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