Désillusions de jeunesse

Même moi, je ne prendrais jamais une telle décision sans lui en parler. - C'est normal, maman, tu es une femme soumise, entendis-je marmonner. - Non, là n'est pas la question. N'oublie pas qu'il a d'abord été séduit par ma chevelure, il ne comprend pas que l'une de nous puisse sacrifier ce don de la nature. - Arrête, maman, je connais le refrain ; nous sommes en 2008 ; le mythe de la vahine aux cheveux longs, c'était au siècle dernier ! Papa adorait Tekina, c'était sa préférée. Il est vrai que je la trouvais plus jolie que moi. Elle lui ressemblait un peu, avec son petit nez retroussé et les traits fins... Moi, j'avais hérité du profil marquisien, j'étais le portrait maternel. Mais depuis quelque temps, je ne parvenais pas à la comprendre, elle aimait à le provoquer. Cette nouvelle lubie venait encore une fois confirmer son irrésistible attirance pour la superficialité, son désir de soigner son apparence de jeune fille moderne. Certes, sa beauté représentait un atout indéniable, mais que de risques elle prenait... Je décidai de prendre conseil auprès de mon fidèle ami d'enfance, Raanui. 5

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