Etude-comparative-ATEM-tome2

17 I ‐ ASSERTION 1. ÉNONCÉS DÉCLARATIFS, ÉNONCÉS INTERROGATIFS ’Ua tanu ’o Tihoni i te hō’ē tumu rā’au i pīha’i iho i tōna fare. Jean a planté un arbre près de sa maison. John has planted a tree near his house. ’Aita ’o Tihoni i tanu i te hō’ē tumu rā’au i pīha’i iho i tōna fare. Jean n’a pas planté d’arbre près de sa maison. John has not planted a tree near his house. ’Ua tanu anei ’o Tihoni i te hō’ē tumu rā’au i piha’i iho i tōna fare ? Jean a t il planté un arbre près de sa maison ? Has John planted a tree near his house? Ces trois énoncés sont construits à partir de la même relation prédicative : < TIHONI, TANU, TUMU RĀ’AU > < JEAN, PLANTER, ARBRE > < JOHN, PLANT, TREE > Cependant, ils présentent des différences au niveau syntaxique : le premier énoncé est une phrase déclarative affirmative, le deuxième énoncé est une phrase déclarative négative avec la présence de la négation ’AITA/NE … PAS/NOT alors que le troisième énoncé est une phrase interrogative avec l’inversion du sujet et de l’auxiliaire en anglais et en français et la présence de la particule interrogative ANEI en tahitien, toutes ces phrases interrogatives se terminant par un point d’interrogation. Le point commun entre ces énoncés est qu’ils sont tous les trois la trace d’un travail énonciatif sur l’assertion. L’assertion renvoie à une version de la relation prédicative qui, selon l’énonciateur, est « conforme (assertion affirmative) ou non conforme (assertion négative) à ce qu’il considère comme un fait avéré », c’est à dire que l’énonciateur prédique ce qui, « selon lui, […] "est ou n’est pas le cas". » (Groussier & Rivière, 1996, p. 21). Dans cette perspective, pour l’interrogative, il s’agit donc d’un « parcours des deux choix possibles sans pouvoir s’arrêter à aucun. » (Ibid., p. 109). L’opération assertive effectuée sur la relation prédicative < JEAN, PLANTER, ARBRE >, qui sous tend les énoncés 1, 2 et 3, consiste, dans les deux premiers, à attribuer à la relation prédicative l’une des deux valeurs possibles d’une relation prédicative : la valeur positive P dans l’exemple 1, d’où la présence d’une phrase déclarative affirmative ; la valeur négative NOT P dans l’exemple 2, d’où la phrase déclarative négative. 1 2 3

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