Une histoire de l'Océanie

l’évangélisation a abouti aux îles de la Société à la disparition de la culture savante poly- nésienne (astronomie, géographie, histoire, généalogie, mythologie) et des arts raffinés des ari’oi (musique, chant, danse, théâtre, mime). En Nouvelle-Zélande, du fait de la profondeur stratégique des îles, du nombre relativement élevé de la population et de l’appropriation des armes à feu occidentales, les Maoris ont résisté un temps au milieu du XIXe siècle par les armes mais tout en se battant entre eux de façon sanglante (un épisode de ces « Guerres des mousquets » est la quasi-extermination des insulaires des îles Chatham en 1832 par des Maoris partis sur des baleinières et équipés de fusils). Dans la première moitié du XIXe siècle, des mouvements syncrétistes analogues ont fait leur apparition, tant à Tahiti qu’à Hawaï, aux Samoa et en Nouvelle-Zélande. Au cours de ce même siècle, la population de Rapa Nui a subi des évé- nements dévastateurs qui ont failli aboutir à sa disparition. • Les Micronésiens, peu nombreux et éparpillés, exposés à la détermination coloniale espagnole, resteront impuissants et vivront même au XIXe et au XXe siècle sous la domination de quatre puissances coloniales successives. Les Chamorros ont cependant partiellement préservé leur langue durant la colonisation espagnole. • Les Mélanésiens sont devenus de plus en plus hostiles au fur et à mesure des contacts avec les Occidentaux (à la fin du XVIIIe siècle, d’Entrecasteaux a été mal accueilli en Grande-Terre calédonienne là où Cook, quelques années plus tôt, avait rencontré des gens plus pacifiques). Leurs îles, en outre impaludées et parfois entourées de mangroves, sont devenues inhospitalières pour les étrangers au XIXe siècle. • Une partie des Papous, du fait de l’accessibilité difficile des hautes terres, sont restées jusqu’au milieu du XXe siècle sans contact régulier voire même direct avec les Occidentaux même si de proche en proche les objets et les idées de l’extérieur circulaient. • Les Aborigènes, éclatés en clans éparpillés, dépourvus d’armes efficaces, peu habitués aux combats prolongés, ont été écrasés dès les premiers contacts par les Occidentaux considérant que l’Australie était une terre à coloniser (« Terra nullius* ») sur laquelle les premiers habitants nomades n’avaient aucun droit (répétant ainsi en pire la colonisation anglo-saxonne de l’Amérique du Nord). Aujourd’hui encore, les Aborigènes ont du mal à se réapproprier leur histoire. 48

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