chants-polyphoniques-traditionnels

QU’EST CE QUE LE HÏMENE RÜ’AU ? Définition du mot rü’au Selon le dictionnaire de l’Académie tahitienne : Rü’au1 en langue française correspond à : vieux, avancé en âge (s’applique aux personnes). Mot utilisé pour définir une personne âgée (E rü’au : ta’ata pa’ari, matahiti rahi, ruhiruhiä). Caractéristiques du hïmene rü’au Rü’au ou hïmene rü’au est un chant au tempo lent, avec des voix pesantes, comparables à celles des personnes âgées. Il est chanté a cappella. Il y a peu de tuilages2 et beaucoup d’homorythmie3. Ce chant est répandu dans tous les archipels de la Polynésie française avec un certain degré de standardisation dans certains archipels. Les chants appelés poro aux Tuamotu présentent des caractéristiques très proches des rü’autahitiens4. D’où vient le hïmene rü’au? Selon Raymond Mesplé, le hïmene rü’au s’inscrit dans la tradition orale propre à la civilisation polynésienne car il n’est jamais transcrit en partition. Cependant, le hïmene rü’au de par son aspect mélodique homorythmique indique qu’il a reçu des apports d’éléments musicaux occidentaux. En effet, son aspect mélodique est proche des hymnes enseignés par les missionnaires protestants5. À quelles occasions chantait-on le hïmene rü’au? Le hïmene rü’au est un chant sacré, interprété lors des grandes fêtes solennelles. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’attacher de l’importance au lexique et aux structures employés dans lehïmene rü’au. De nos jours, le hïmene rü’auest chanté partout et par toutes les personnes de tout âge. Composition On peut trouver une formation de plus de quatre-vingts personnes. Les chanteurs sont assis en tailleur et placés en demi-cercle. Le chant est composé de 3 à 6 voix : Chez les femmes : - fa’a’ara’ara (mezzo-soprano) - reo piti ou na raro (contralto) - perepere : L’emploi du perepere dans le hïmene rü’auest assez rare. - marü teitei (soprano) Chez les hommes : - marü tämau (baryton-basse) - marü teitei (ténor) Les chanteurs sont assis en demi-cercle, les femmes devant, les hommes derrière. Face aux choristes, le ra’atira coordonne et veille au bon équilibre des différentes voix. Les thèmes développés dans les hïmene rü’au Plusieurs sources d’inspiration sont utilisées pour la composition du hïmene rü’au: - les mythes et légendes, - les paripari fenua, - les pehepehe, - les récits de vie. 12 1. Académie tahitienne, p.423 2. Tuilage : On parle de tuilage lorsqu’une voix débute sa partie avant que la précédente n’ait fini la sienne. 3. Homorythmie : Les voix obéissent à un même rythme. 4. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.38 5. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.99-100

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