chants-polyphoniques-traditionnels

’A TÄRAVA, ’A RÜ’AU, ’A ’ÜTË ANA’E ! ’IA ’ÜTË TE VÄRUA !

’A TÄRAVA, ’A RÜ’AU, ’A ’ÜTË ANA’E ! ’IA ’ÜTË TE VÄRUA ! Direction générale de l’éducation et des enseignements Ministère de l’Éducation Polynésie française © DGEE-MEE 2015 www.education.pf

Mot de l’inspecteur de l’éducation nationale en charge du pôle des langues et cultures polynésiennes (LCP) ’Ia ora na, Depuis la nuit des temps, le chant rythme la vie du Polynésien. Par les chants sont transmis le savoir, le savoir-faire et le savoir-être de nos ancêtres. Les tärava, rü’äu et ’ütë, chants polyphoniques traditionnels, interprétés lors des grandes manifestations, marquent la fierté du peuple contant alors les légendes polynésiennes, les histoires des familles royales, les hauts faits de guerre, des héros, dévoilant la beauté des vallées et des lagons. Les chants polyphoniques traditionnels, avec leur particularité, sont l’âme du peuple nous permettant ainsi de dire que c’est un lien intergénérationnel à prendre en compte, à développer et à entretenir. L’enseignement des chants, comme celui du ’örero, est le garant de la transmission du patrimoine culturel et historique de notre fenua. Aussi, dans le cadre du renforcement de l’enseignement des langues et culture polynésiennes, le pôle LCP de la Direction générale de l’éducation et des enseignements, en partenariat avec les associations culturelles Fanatea et Haururu, a voulu mettre à la disposition des enseignants un outil intitulé : ’A tärava, ’a rü’au, ’a ’ütë ana’e ! ’Ia ’ütë te varua ! Cet outil se veut être une base dans la mise en place de l’enseignement des chants polyphoniques traditionnels dans la classe. Sur le CD, l’enseignant trouvera l’historique relatif aux chants polyphoniques traditionnels, un exemple de chant avec l’analyse et le descriptif, un fichier audio lui permettant d’identifier les voix à interpréter ainsi qu’une séquence d’apprentissage. Enfin, je tiens à remercier, une fois de plus, toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de cet outil afin que tous les élèves puissent s’approprier des éléments culturels essentiels de leur fenua. ’A tü ’ämui ana’e nö te u’i tama o te fenua nei !

Te parau a te mata hi’opo’a e ha’apa’o nei i te ha’api’ira’a i te mau reo e te ta’ere mä’ohi ’Ia ora na, I arata’i noa na te hïmene i te orara’a o te mä’ohi mai te tau mai ä. I roto ho’i i te mau hïmene e ’itehia ai te ’ite, te ’aravihi ’e te tura o te mau tupuna. Te tärava, te rü’äu ’e te ’ütë, te mau hïmene tumu o te fenua nei fa’aro’ohia i te mau ’öro’a rahi ato’a, täpa’o ïa nö te tura o te nuna’a, i te fa’ati’ara’a i täna mau ’ä’ai tumu, te ’ä’amu o te mau huiari’i, te ’ä’ai o te mau ’aito, te fa’atenitenira’a i te he’euri o te mau fa’a ’e o te mau tairoto. Te mau hïmene tumu o te värua ia o te nuna’a tei nati i terä ’e i terä u’i. ’Ia hono ä ’e ’ia ’atu’atuhia taua taura firi ra. Mai te ’örero tei riro ei räve’a päpü nö te höro’ara’a i te faufa’a tupuna i roto i te mau u’i, ’oia ato’a te ha’api’ira’a hïmene. Nö reira, nö te fa’ananeara’a i te ha’ap’i’ira’a o te mau reo ’e te ta’ere mä’ohi, ’ua patu mai te pü LCP a te fa’aterera’a ha’api’ira’a tuatahi ’äpitihia mai e te mau ta’atira’a nö Fanatea ’e Haururu i te tahi moiha’a nä te mau ’orometua ha’api’i ato’a pi’ihi’a : « ’A tärava, ’a rü’au, ’a ’ütë ana’e ! ’ia ’ütë te varua ! » E räve’a päpü teie nö te tauturura’a i te ’orometua i te ha’api’ira’a i te mau hïmene tumu i roto i täna piha ha’api’ira’a. I ni’a i taua rïpene uira të vai nei te mau arata’ira’a ato’a ’e te mau haruharura’a ato’a nö te tauturura’a i te titaura’a i te reo e au ia fa’a’otohia ’e tae noa atu i te mau tererara’a ha’api’ira’a ato’a. ’Ei pü’ohura’a, të ha’amäuruuru fa’ahou atu nei au i te mau ta’ata ato’a tei patu mai i teie moiha’a nö te päturura’a i te mau tamari’i i te ’apora’a i te faufa’a tupuna o tö rätou fenua. ’A tü ’ämui ana’e nö te u’i tama o te fenua nei !

- SOMMAIRE - Les types de chants traditionnels polyphoniques ............................................................. page 9 1. LE HÏMENE RÜ’AU...................................................................................................... page 11 Qu’est-ce que le hïmene rü’au?....................................................................................... page 12 Exemple : Pörïnetia ë, Serge Tuairau Tuia .......................................................................... page 13 Analyse ............................................................................................................................. page 15 Séquence d’apprentissage .................................................................................................. page 16 2. LE HÏMENE ’ÜTË............................................................................................................. page 23 Qu’est-ce que le hïmene ’ütë ? ............................................................................................. page 24 Exemple : Te tiare tahiti, Noémie Lemaire-Doudoute............................................................ page 25 Analyse................................................................................................................................. page 27 Séquence d’apprentissage ..................................................................................................... page 28 3. LE HÏMENE TÄRAVA......................................................................................................... page 35 Qu’est-ce que le hïmene tärava ?.......................................................................................... page 36 A - Tärava raromata’i ........................................................................................................... page 38 Exemple : Ruahatu-Tini-Rau, Bruno Léon ............................................................................ page 38 Analyse ............................................................................................................................... page 40 Séquence d’apprentissage................................................................................................... page 41 B - Tärava tahiti..................................................................................................................page 49 Exemple : Te hei ’una’una, Patrick Araîa Amaru ................................................................ page 49 Analyse............................................................................................................................ page 51 Séquence d’apprentissage............................................................................................... page 52 Lexique ...................................................................................................................... page 60 Consignes............................................................................................................... page 62 Bibliographie ................................................................................................... page 63

9 LES TYPES DE CHANTS TRADITIONNELS POLYPHONIQUES

11 1. LE HÏMENE RÜ’AU

QU’EST CE QUE LE HÏMENE RÜ’AU ? Définition du mot rü’au Selon le dictionnaire de l’Académie tahitienne : Rü’au1 en langue française correspond à : vieux, avancé en âge (s’applique aux personnes). Mot utilisé pour définir une personne âgée (E rü’au : ta’ata pa’ari, matahiti rahi, ruhiruhiä). Caractéristiques du hïmene rü’au Rü’au ou hïmene rü’au est un chant au tempo lent, avec des voix pesantes, comparables à celles des personnes âgées. Il est chanté a cappella. Il y a peu de tuilages2 et beaucoup d’homorythmie3. Ce chant est répandu dans tous les archipels de la Polynésie française avec un certain degré de standardisation dans certains archipels. Les chants appelés poro aux Tuamotu présentent des caractéristiques très proches des rü’autahitiens4. D’où vient le hïmene rü’au? Selon Raymond Mesplé, le hïmene rü’au s’inscrit dans la tradition orale propre à la civilisation polynésienne car il n’est jamais transcrit en partition. Cependant, le hïmene rü’au de par son aspect mélodique homorythmique indique qu’il a reçu des apports d’éléments musicaux occidentaux. En effet, son aspect mélodique est proche des hymnes enseignés par les missionnaires protestants5. À quelles occasions chantait-on le hïmene rü’au? Le hïmene rü’au est un chant sacré, interprété lors des grandes fêtes solennelles. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’attacher de l’importance au lexique et aux structures employés dans lehïmene rü’au. De nos jours, le hïmene rü’auest chanté partout et par toutes les personnes de tout âge. Composition On peut trouver une formation de plus de quatre-vingts personnes. Les chanteurs sont assis en tailleur et placés en demi-cercle. Le chant est composé de 3 à 6 voix : Chez les femmes : - fa’a’ara’ara (mezzo-soprano) - reo piti ou na raro (contralto) - perepere : L’emploi du perepere dans le hïmene rü’auest assez rare. - marü teitei (soprano) Chez les hommes : - marü tämau (baryton-basse) - marü teitei (ténor) Les chanteurs sont assis en demi-cercle, les femmes devant, les hommes derrière. Face aux choristes, le ra’atira coordonne et veille au bon équilibre des différentes voix. Les thèmes développés dans les hïmene rü’au Plusieurs sources d’inspiration sont utilisées pour la composition du hïmene rü’au: - les mythes et légendes, - les paripari fenua, - les pehepehe, - les récits de vie. 12 1. Académie tahitienne, p.423 2. Tuilage : On parle de tuilage lorsqu’une voix débute sa partie avant que la précédente n’ait fini la sienne. 3. Homorythmie : Les voix obéissent à un même rythme. 4. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.38 5. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.99-100

HÏMENE RÜ’AU : PÖRÏNETIA Ë PARAU PÄPA’I Pörïnetia ë Pörïnetia ë, Tei Pörïnetia nei tö’u nohora’a, Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! Hïmene mai na i te tahi hïmene, Hïmene mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’au ë Nö ’oe ë, e tö’u ’äi’a ë ! Rohipehe : Serge Tuairau Tuia NÖ TE HA’API’IRA’A HÏMENE (NÄ NI’A I TE REO, TE ’ÄURI) ’ÄHE’E 1 Tamäroa Pörïnetia ë, (5 taime) Fa’a’ara’ara (tamähine) Tei Pörïnetia nei (2 taime) Tä’äto’ara’a (fa’a’ara’ara, reo piti, marü, marü tämau) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 taime) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (5 taime) Reo piti (tamähine) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 taime) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (5 taime) Marü tämau (tamäroa) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 taime) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (4 taime) TEXTE Oh Polynésie Oh Polynésie, Polynésie, ma demeure Mon école, lieu d’apprentissage Pour que mon savoir se perpétue ! Fredonnez-lui un chant. Chantez les enfants, Chantez un rü’au, Pour toi, Polynésie, ma terre natale ! Auteur : Serge Tuairau Tuia POUR L’APPRENTISSAGE DU CHANT (SELON LES VOIX) 1er COUPLET Garçons Pörïnetia ë, (5 temps) Fa’a’ara’ara (filles) Tei Pörïnetia nei (2 temps) Ensemble (fa’a’ara’ara, reo piti, marü, marü tämau) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 temps) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (5 temps) Reo piti (filles) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 temps) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (5 temps) Marü tämau (garçons) Tö’u nohora’a Tä’u fare ha’api’ira’a ra ë, (5 temps) ’Ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ! (4 temps) 13

14 HÏMENE RÜ’AU : PÖRÏNETIA Ë (suite) ÄHE’E 2 Marü tämau (tamäroa) Hïmene mai na (i) te tahi hïmene (2 taime) Ta’äto’ara’a (fa’a’ara’ara, reo piti, marü, marü tämau) Fa’a’ara’ara (tamähine) Hïmene mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 taime) Ta’äto’ara’a (fa’a’ara’ara, reo piti, marü teitei, marü tämau) Reo piti (tamähine) Hïmene mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 taime) Marü tämau (tamäroa) Mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 taime) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 taime) 2e COUPLET Marü tämau (garçons) Hïmene mai na (i) te tahi hïmene (2 temps) Ensemble (fa’a’ara’ara, reo piti, marü, marü tämau) Fa’a’ara’ara (filles) Hïmene mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 temps) Ensemble fa’a’ara’ara, reo piti, marü teitei, marü tämau) Reo piti (filles) Hïmene mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 temps) Marü tämau (garçons) Mai na e te mau tamari’i Te tahi hïmene rü’äu ë (5 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (4 temps) Nö ’oe e tö’u ’äi’a ë ! (5 temps)

15 - ANALYSE - Le texte Le texte est explicite. Il valorise l’apprentissage du chant tout au long de la vie de l’enfant. Comme l’art oratoire, le chant prend toute sa place dans la transmission des savoirs (faits historiques, toponymie, généalogie). C’est une activité ou pratique qui véhicule des connaissances et qui doit perdurer et servir de tremplin pour l'avenir selon l’auteur « ’ia roa ä tö’u ’ite nö ananahi ë ». La carrure rythmique est conçue sur la base de constructions syntaxiques de plus de 10 syllabes pour la plupart. La plus brève constitue l’avant-dernier vers, la plus longue est composée de 16 syllabes, située dans le dernier vers. Le lexique Le champ lexical est celui de l’apprentissage (hïmene, ha’api’ira’a, tamari’i, ’ite). Le chant symbolise le savoir (’ite) qui perdure (roa ä) et qui va servir à instruire les enfants (tamari’i). En écrivant ce texte, l’auteur replace l’homme dans sa fonction de transmetteur de savoir. Apprendre par le chant, où l’oreille et la mémoire sont constamment sollicitées, était un des moyens, pour le Polynésien, de mémoriser. Il fait partie intégrante de la vie du Polynésien. La syntaxe Dès le départ, l’emploi du mot « Pörinetia », terme emprunté, identifie l’espace comme une entité multiple. Selon Bruno Saura dans son œuvre « Tahiti mä’ohi » (p. 304) « la dénomination Polynésie apparaît en 1756 dans le traité du savant français de Brosses relatif au voyage dans le Pacifique "Histoire des navigations aux Terres Australes" pour désigner la totalité des îles du Pacifique (…) sur la base du mot grec polus (plusieurs, multiples) et nësos (île) ». Dans le dernier vers, le terme est à nouveau utilisé comme pour signifier l’unique origine identitaire. L’emploi de ce terme, choisi volontairement par l’auteur, évite toute polémique liée aux différentes représentations et interprétations du mot mä’ohi. Comme un éloge fait à l’école (tä’u fare ha’api’ira’a), l’auteur ouvre une perspective plus large en considérant la Polynésie (Tei Pörïnetia tö’u nohora’a), comme un lieu d’enseignement et d’apprentissage. Selon Teuira Henry dans « Tahiti aux temps anciens » (p.161-162) « Les écoles d’éducateurs pour hommes et femmes s’appelaient fare ha’api’ira’a et l’enseignement se faisait surtout par des chants. Les principales branches enseignées chez les éducateurs étaient l’histoire, l’art héraldique, la géographie, la navigation, l’astronomie, l’astrologie, la mythologie, le temps, les nombres, les saisons, les généalogies (au moyen desquelles ils comptaient les générations) qui servaient aussi de chronologie ». Le terme hïmene, de l’anglais hymn, désigne un chant. L’invitation au chant est marquée par les phrases : hïmene mai na… hïmene rü’au est l’élément essentiel du texte.

- SÉQUENCE D’APPRENTISSAGE - 116 Niveau : Cycle 3 Nombre de séances : 4 Durée de chaque séance : 30 min Objectif général : Interpréter de mémoire un hïmene rü’au. Activités langagières Comprendre à l’oral Parler en continu Lire Capacités Éducation musicale Comprendre en contexte et en situation familière, un énoncé prononcé clairement et distinctement Reproduire un modèle oral Interpréter une chanson Lire en le comprenant les paroles d’un chant traditionnel Compétence de fin de cycle Dire et/ou déclamer, chanter de mémoire une vingtaine de textes courts (poèmes, chants, ’örero) Compétence 5 Culture humaniste Interpréter de mémoire une chanson Participer avec exactitude à un jeu rythmique Repérer des éléments musicaux caractéristiques simples Compétences culturelles et lexicales Connaître quelques types de chants (’ütë, hïmene tärava, rü’au, päta’uta’u) Compétences phonologiques et grammaticales Reproduction correcte Prononciation des mots L’emploi de la glottale : nohora’a, ha’api’ira’a, ’ite, tamari’i, ’äi’a L’emploi du macron : pörïnetia, ia roa ä, hïmene Intitulés des séances et objectifs Consignes Déroulement Critères de réussite Comprendre le texte • Nous allons apprendre les chants traditionnels denotrepays. E ha’api’i tätou i te mau hïmene tumu o te fenua. Ne faites pas de bruit ! Eiaha e mäniania. • Soyez à l’écoute du chant ! ’A fa’aro’o maita’i i te hïmene. •Dites-moi ce que vous pensez du chant que vous venez d’entendre ? E aha tä ’outou e nehenehe e parau i ni’a i te hïmene tä ’outou i fa’aro’o ? • Je vais noter ce que vous me dites. E päpa’i au i tä ’outoumauparau. •Avez-vous déjà entenduce type de chant ? ’Ua fa’aro’o a’e nei ’outou i teie huru hïmene ? • Présentation du projet Annonce du contrat didactique 1/ Phase d’écoute Présentation et écoute du support hïmene rü’au(1 ou 2 fois) (cf. piste audio n° 01) • Déballage oral L’enseignant leur demande de s’exprimer après l’écoute du chant. • Noter les impressions des élèves. • Identifier le type de chant traditionnel • Respecter les consignes • Donner ses impressions • Identifier le type de chant SÉANCE 1

17 • Comment est ce chant ? E aha te huru o teie hïmene ? • Ce chant s’appelle le hïmene rü’au. E hïmene rü’au teie hïmene. • Identifier les différents éléments qui composent le chant le tempo lent, lenombre de voix, le lieu où on entend ce type de chant) - Il y a plusieurs personnes qui chantent : E mea rahi te ta’ata hïmene. - Il y a plusieurs voix chantées : ’Ua rau te reo hïmene. ’Ua rau te ’äuri. • - Le chant est lent. E hïmene taere. - Son tempo est lent. Töna pe’epe’e e mea taere. - On entend ce type de chant au temple, au Heiva : E fa’aro’ohia teie huru hïmene i te fare purera’a ’e i te Heiva. • L’enseignant donnera par la suite le nom du type de chant. • Identifier les éléments qui composent le hïmene rü’au en le décrivant (emploi des qualificatifs : hïmene taere (tempo lent), püai, e rau reo / ’äuri • Lisez silencieusement les paroles du chant ’A tai’o mata i te paraparau o te hïmene. • …et lisez le texte. ’E ’a tai’o i te parau päpa’i. • Répondez aux questions. ’A pähono mai i te mau uira’a. • Soulignez les mots dans le texte. ’A tarëni i te mau ta’o i roto i te parau päpa’i. 2/ Phase de compréhension du texte écrit Lecture silencieuse du texte • Lecture du texte à voix haute • Questionnaire : - Quel est le thème du chant ? - E aha te tumu parau i roto i teie hïmene ? - Quel est le type de chant qu’il faut interpréter ? - E aha te hïmene e hïmene ? - Qui interprète le hïmene rü’au ? - ’O vai te hïmene i te hïmene rü’au ? - Quelle est l’importance de savoir chanter ? - E aha te faufa’a i te ’itera’a i te mau hïmene. - Quelle est l’origine du hïmene rü’au ? - Nö hea mai te hïmene rü’au ? • Comprendre le texte en répondant de manière explicite aux questions : thème, valeur du chant, origine du chant, lexique, etc.

18 • Voici d’autres films de groupes de chants interprétant des hïmene rü’au. Teie mai te tahi mau höho’a nö te mau pupu hïmene e hïmene i te hïmene rü’au. 3/ Présentation de quelques supports films du heiva • Lisez les mots ! ’A tai’o i te mau ta’o. • Répétez / Répète ! ’A täpiti. • Lisez / Lis vers par vers. ’A tai’o i te mau ’ïrava täta’itahi. 4/ Travail sur la prononciation de certains mots La bonne utilisation de la glottale, de la longueur vocalique (macron), • Répétition collective, par groupe (garçons / filles), individuelle, • Lecture vers par vers du hïmene rü’au. • Respect de l’utilisation des signes diacritiques Pörïnetia ë Nohora’a ha’api’ira’a roa ä ’äi’a • Qu’avez-vous appris aujourd’hui ? E aha tä ’outou i ha’api’i i teiemahana ? 5/ Synthèse de la séance • Marquer le tempo du chant • Identifier les temps à la fin de chaque phrase • Aujourd’hui, nous allons chanter. I teie mahana, e hïmene tätou. • Quel type de chant avons-nous vu hier ? E aha te hïmene tä tätou i ’ite inanahi ra ? • Quel est le rythme du chant ? E aha te tere o te hïmene ? • Annonce du contrat didactique de la séance 1/ Rappel de la séance précédente Cf. Partie 1 et 4 de la séance 1 Le hïmene rü’au. Te hïmene rü’au. • Le chant a un tempo lent. E hïmene taere. •C’est un chant traditionnel avec des éléments musicaux étrangers. E hïmene tumu tei fa’anäva’ihia i te mau ta’ira’a nö te fenua ’ë’ë. (fenua peretäne). Les voix L’enseignant donne les noms de chaque voix. Il y a les hommes. Të vai ra te mau täne, te märü tamau. Il y a des femmes qui commencent le chant. Të vai ra te mau vahine tei hämata i te hïmene, te fa’a’ara’ara. • Identifier le tempo, les différentes voix • Connaître les différentes voix Écoutez une fois de plus le chant et balancez votre corps. ’A fa’aro’o mai ä i te hïmene mä te fa’a’opa’opa i tö ’outou tino. 2/ Collectif Exercice rythmique et mélodique Séance 2

19 • Ecoutez bien les différentes voix ; ’A fa’aro’o maita’i i te mau reo. • Nous allons maintenant marquer le début des différentes voix ; E täpa’o tä tou i te ha’amatara’a o terä ’e terä reo. À la fin de chaque phrase, on va compter le temps d’allongement de la dernière syllabe mis par les choristes. ’Ia oti te ’ïrava täta’itahi, e tai’o e aha te roara’a o te taime ia huti te mau ta’ata hïmene. • À l’écoute du chant : - Balancement du corps sur la pulsation du chant, - Marquer le départ des phrases entonnées par les différentes voix, - Compter le nombre de temps à la fin de chaque phrase et le noter. Identifier la durée à la fin de chaque phrase. • Quels sont les voix que vous avez appris aujourd’hui ? E aha te mau reo (’äuri ?) tä ’outou i ha’api’i i teie mahana ? Vous allez apprendre à exécuter les différentes voix la prochaine fois. E ha’api’i ’outou i temau reo hïmene. 3/ Synthèse de la séance Rappel des voix entendues lors de cette séance. Annonce du travail de la prochaine séance • Apprendre les voix Fa’a’ara’ara et marü tämau • Il y aura deux groupes. Dans un premier temps, je vais travailler avec les filles pour leur apprendre comment exécuter le fa’a’ara’ara. E piti pupu. Nä mua roa,e ha’api’i i au i te mau tämahine ia fa’a’ara’ara. Maintenant, les fa’a’ara’ara (les filles) et les marü tämauensemble. I teienei, e hïmene ’ämui te mau fa’a’ara’ara ’e te mau marü tämau. • Annonce du contrat didactique de la séance 1/ Apprentissage par groupe Fa’a’ara’ara (les filles) (cf. piste audio n° 02) Apprentissage vers par vers. Marü tämau(les garçons) (cf. piste audio n° 04) Apprentissage vers par vers. Collectif Fa’a’ara’ara + marü tämau (cf. piste audio n° 06) 2/ Synthèse de la séance • Connaître les différentes voix (fa’a’ara’ara, marü tämau) • Mémoriser les différentes voix • Nous allons chanter le rü’au. Les filles vont exécuter le fa’a’ara’ara et les garçons le marü tämau. E hïmene mai tätou i te rü’au. Te fa’a’ara’ara nä te mau tamähine ’e te marü tämau nä te mau tamäroa. 1/ Rappel Interprétation du chant avec les deux voix apprises la veille. • Chanter de mémoire le hïmene rü’au Séance 3 Séance 4

20 Aujourd’hui, quelques élèves vont apprendre à exécuter le reo piti. I teie mahana, e ha’api’i te tahi mau tamari’i i te reo piti. • Annonce du contrat didactique de la séance • Mettre en voix les 3 voix (fa’a’ara’ara – reo piti – marü tämau) 2/ Apprentissage par groupe Groupe dirigé : Reo piti (avec l’enseignant) Apprentissage vers par vers. Groupe en autonomie : dans le pôle écoute avec le texte sur écran et la version musicale (fa’a’ara’ara et marü tämau). • Respecter la justesse de la voix • Maintenant, toutes les voix vont chanter le rü’au. I teienei, e himene te tä’ato’ara’a o te mau reo. Les garçons vont introduire le chant. Nä te mau tamäroa e ha’amata i te hïmene. 3/ Exécution/superposition de toutes les voix : fa’a’ara’ara ’e te marü tämau + reo piti. • Deux groupes, avec dans chacun d’eux les différentes voix. E piti pupu ’e ’i roto te mau reo ato’a. Deux groupes. Toutes les voix doivent être chantées dans chaque groupe. E piti pupu. E hïmene te mau reo ato’a i roto i te pupu hö’ë. 4/ Travail de groupe (demiclasse) Par groupe et avec les différentes voix à l’intérieur, les élèves devront se préparer pour interpréter le chant. Les garçons vont commencer. Les autres compteront 5 temps et commenceront à chanter. • Les garçons vont commencer, les autres vont compter 5 temps et vous commencez. Nä te mau tamäroa e ha’amata. Vetahi e tai’o ’outou e 5 taime i muri mai e haru mai ’outou i te hïmene. 5/ Prestation de chaque groupe Validation pour les autres • Par groupe, vous allez vous préparer pour le chant. Ensuite, vous viendrez chanter devant les autres. E fa’aineine mai te mau pupu täta’itahi i te hïmene. I muri mai e haere mai te mau pupu täta’itahi e hïmene i mua. 6/ Synthèse de la séance

2. LE HÏMENE ’ÜTË 23

QU’EST CE QUE LE HÏMENE ’ÜTË ? Définition du mot ’ütë Selon le dictionnaire de l’Académie tahitienne, le ’ütë est une des formes traditionnelles du chant6. Selon Raymond Mesplé, en 1851, le dictionnaire de Davies définit le ’ütë comme étant un chant ou une chansonnette indigène. Le ’ütë est donc un terme traditionnel7. Caractéristiques du ’ütë C’est un chant profane. Les paroles du ’ütë sont comiques, joyeuses ; elles provoquent le rire des auditeurs. Le texte relate un événement précis, se moque d’une personne, raconte un fait divers lié au district ou à l’île, etc. Les paroles, souvent intraduisibles, ont presque toujours un double sens8. Le ’ütë est interprété ou improvisé en solo par une voix d’homme ou de femme. Deux solistes peuvent dialoguer. L’accompagnement choral est fait d’un chœur mixte chantant un ostinato (a he he he a ha’a a ha’a). Les voix sont accompagnées par quelques instruments (guitare, ukulélé, accordéon…). Peuvent aussi s’y joindre des instruments de percussion (tö’ere, tariparau). Le tempo est modéré. Une courte introduction, faite par le soliste ou par un instrument mélodique, précède le ’ütëproprement dit. De façon symétrique, une conclusion rapide est confiée au soliste. Il y a deux types de ’ütë : le ’ütë ’ärearea et le ’ütë paripari. D’où vient le ’ütë ? Selon Raymond Mesplé, la présence d’un ostinato, de sons gutturaux9, de glissandi10, l’improvisation du texte, sont des traits traditionnels. Mais, comme le hïmene rü’au, le ’ütë mä’ohi a subi des transformations dûes à l’introduction d’un accompagnement instrumental, et à une conception harmonique de la musique occidentale11. À quelles occasions chantait-on le ’ütë ? Le ’ütë est chanté lors des fêtes, des réunions, des bringues… Composition Un ou deux solistes accompagnés d’un chœur chantant un ostinato et jouant d’instruments mélodiques. 24 6. Académie tahitienne, p.552 7. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.44 8. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.42 9. Un son guttural : son émanant de la gorge 10. Glissandi : Le changement de hauteur est fait par un son continu qui “glisse”. 11. Raymond Mesplé, Les hīmene en Polynésie française p.45

25 HÏMENE ’ÜTË : TE TIARE TAHITI PARAU PÄPA’I Te tiare tahiti E ha he E tiare au mau Te tiare tahiti ’Ia tupu i tö’u pae fare ë Töna ha’iha’i ’e töna no’ano’a ’Ua tano i tö’u nei tino ë Pöfa’i noa mai ho’i au ë E poe i töna ’üa’a ë ’Ua riro ho’i ’oe te tiare tahiti ’Una’una nö tö’u orara’a ë Rohipehe : Noémie Lemaire-Doudoute NÖ TE HA’API’IRA’A HÏMENE (NÄ NI’A I TE REO, TE ’ÄURI) ’ÖMUARA’A Nä ta’ata hïmene : E ha he ! Te ta’ata hïmene : E tiare au mau te tiare tahiti ’Ia tupu i tö’u pae fare ë. Tä’äto’a : A he he he a ha’a a ha’a ! Te ta’ata hïmene : Töna ha’iha’i ’e töna no’ano’a. ’Ua tano i tö’u nei tino ë. Tä’äto’a : A he he he a ha’a a ha’a ! Te ta’ata hïmene : Pöfa’i noa mai ho’i au ë. E poe i töna ’üa’a ë. Tä’äto’a : A he he he a ha’a a ha’a ! Te ta’ata hïmene : ’Ua riro ho’i ’oe te tiare tahiti ’Una’una nö tö’u orara’a ë. TEXTE La fleur de tiaré tahiti E ha he La fleur de tiaré tahiti Amour, telle est elle Lorsqu’elle fleurit près de ma maison De par sa taille et son parfum Elle équilibre tout mon être. En la cueillant par habitude En la portant à l’oreille, Elle contribue ainsi À l’essence même de ma vie. Auteure : Noémie Lemaire-Doudoute POUR L’APPRENTISSAGE DU CHANT (SELON LES VOIX) INTRODUCTION Les solistes : E ha he ! Soliste : E tiare au mau te tiare tahiti ’Ia tupu i tö’u pae fare ë. Ensemble : A he he he a ha’a a ha’a ! Soliste : Töna ha’iha’i ’e töna no’ano’a. ’Ua tano i tö’u nei tino ë. Ensemble : A he he he a ha’a a ha’a ! Soliste : Pöfa’i noa mai ho’i au ë. E poe i töna ’üa’a ë. Ensemble : A he he he a ha’a a ha’a ! Soliste : ’Ua riro ho’i ’oe te tiare tahiti ’Una’una nö tö’u orara’a ë.

26 HÏMENE ’ÜTË : TE TIARE TAHITI (suite) Te ta’ata hïmene : A i ë a ha a he ’una’una nö tö’u orara’a ë. (Täpiti) TE HOPE’ARA’A Te ta’ata hïmene : E he ho’i ë e tiare au mau te tiare tahiti, ’Una’una nö tö’u orara’a a i e e e e Tä’äto’a : A he he he a ha’a a ha’a ! Soliste : A i ë a ha a he ’una’una nö tö’u orara’a ë. (bis) CONCLUSION Soliste : E he ho’i ë e tiare au mau te tiare tahiti, ’Una’una nö tö’u orara’a a i e e e e. Ensemble : A he he he a ha’a a ha’a !

- ANALYSE - Te tiare tahiti E ha he E tiare au mau Te tiare tahiti ’Ia tupu i tö’u pae fare ë Töna ha’iha’i ’e töna no’ano’a ’Ua tano i tö’u nei tino ë Pöfa’i noa mai ho’i au ë E poe i töna ’üa’a ë ’Ua riro ho’i ’oe te tiare tahiti ’Una’una nö tö’u orara’a ë Auteure : Noémie Lemaire-Doudoute Le texte C’est une ode à la fleur de tiare tahiti soulignée dès le début par l’expression : E tiare au mau te tiare tahiti. La carrure rythmique La strophe est construite sur un rythme de 8 temps dont la prosodie est basée sur les constructions syntaxiques allant de 10 à 13 syllabes, réparties tout au long du texte. Le lexique Les qualificatifs : au, ha’iha’i, no’ano’a, ’una’una font l’éloge de cette fleur faisant partie de la vie du Polynésien. La syntaxe L’Homme et la nature vivent en harmonie et cela est traduit par les expressions : E tiare au mau te tiare tahiti - ’Ua tano i tö’u nei tino ë - ’Ua riro ’oe te tiare tahiti ë - ’Una’una nö tö’u orara’a ë. Déroulement du hïmene ’ütë Le chœur exécute l’introduction par une formule courte « E ha he » en remplacement de la phrase habituelle servant à saluer les auditeurs. Juste après, les solistes débutent le chant. Tout au long du chant, le chœur vient marquer l’ostinato avec la phrase « A he he he, a ha ’a, a ha’a ». Enfin, les solistes clôturent le hïmene ’ütë par la phrase« e he ho’i ë, e tiare au mau te tiare tahiti, ’una’una nö tö’u orara’a a, i e ». 27

28 - SÉQUENCE D’APPRENTISSAGE - Niveau : Cycle 3 Nombre de séances : 3 Durée de chaque séance : 30 min Objectif général : Interpréter de mémoire un hïmene ’ütë Activités langagières Comprendre à l’oral Parler en continu Lire Capacités Éducation musicale Comprendre en contexte et en situation familière, un énoncé prononcé clairement et distinctement Reproduire un modèle oral Interpréter une chanson Lire en le comprenant les paroles d’un chant traditionnel Compétence de fin de cycle Dire et/ou déclamer, chanter de mémoire une vingtaine de textes courts (poèmes, chants, ’örero) Compétence 5 Culture humaniste Interpréter de mémoire une chanson Participer avec exactitude à un jeu rythmique Repérer des éléments musicaux caractéristiques simples Compétences culturelles et lexicales Connaître quelques types de chants (’ütë, hïmene tärava, rü’au, päta’uta’u) Compétences phonologiques et grammaticales Reproduction correcte Prononciation des mots L’emploi de la glottale : no’ano’a, ha’iha’i, ’una’una L’emploi du macron : pöfa’i, töna Le possessif : töna, tö’u Intitulés des séances et objectifs Consignes Déroulement Critères de réussite Comprendre le texte • Nous allons apprendre les chants traditionnels denotrepays. E ha’api’i tätou i te mau hïmene tumu o te fenua. • Ne faites pas de bruit ! Eiaha e mäniania. Soyez à l’écoute du chant ! ’A fa’aro’o maita’i i te hïmene. • Dites-moi ce que vous pensez du chant que vous venez d’entendre ? E aha tä ’outou e nehenehe e parau i ni’a i te hïmene tä ’outou i fa’aro’o ? • Je vais noter ce que vous me dites. E päpa’i au i tä ’outoumauparau. • Présentation du projet Annonce du contrat didactique 1/ Phase d’écoute Présentation et écoute du support hïmene ’ütë (1 ou 2 fois) (cf. piste audio n° 01) • Déballage oral L’enseignant leur demande de s’exprimer après l’écoute du chant. • Noter les impressions des élèves. • Respecter les consignes • Donner ses impressions • Identifier le type de chant • Identifier les éléments qui composent le hïmene ’ütë. Le nombre de chanteurs, les instruments, le tempo SÉANCE 1

29 •Avez-vous déjà entendu ce type de chant ? ’Ua fa’aro’o a’e nei ’outou i teie huru hïmene ? • Comment est ce chant ? E aha te huru o teie hïmene ? • Ce chant porte le nom de ’ütë. E ’ütë te i’oa o teie hïmene. • Identifier le type de chant traditionnel • Identifier les différents éléments qui composent le chant (dégager le rythme, nombre de voix, lieu où on entend ce type de chant). •Le rythme est modéré : hïmene pe’epe’e ri’i / au noa / e mea au te pe’epe’e o taua hïmene ra. Deux personnes chantent, les solistes, pendant que d’autres interprètes les accompagnent. E piti ta’ata hïmene ’e vetahi të ’äpe’e ra. Ceux qui accompagnent chantent la même chose, un ostinato (i e aha ha he a ha’a a ha’a). On entend des instruments qui accompagnent le chant. Të fa’aro’ohia ra te mau ’upa’upa të ’äpe’e ra i te hïmene. L’enseignant donnera par la suite le nom du chant. • Lisez silencieusement les paroles du chant ’A tai’o mata i te paraparau o te hïmene. • …et lisez le texte. ’E ’a tai’o i te parau päpa’i. • Répondez aux questions. ’A pähono mai i te mau uira’a. 2/ Phase de compréhension du texte écrit • Lecture silencieuse du texte • Lecture du texte à voix haute • Questionnaire : - Quel est le thème du chant ? - E aha te tumu parau i roto i teie hïmene ? - Quel est le nom de cette fleur ? - E aha te i’oa o taua tiare ra ? - Comment est-elle ? - E aha töna höho’a ? - Que fait l’auteure avec cette fleur ? - E aha te ’ohipa tä te rohipehe e rave i taua tiare ra ? - Quelle importance a cette fleur ? - E aha töna faufa’a ?

30 • Lisez les mots ! ’A ta’io i te mau ta’o. • Répétez / répète ! ’A täpiti. • Lisez / lis vers par vers. ’A tai’o i te mau ’ïrava täta’itahi. Lisez / lis la phrase 1, 2… ’A tai’o i te ’ïrava 1, 2... 3/ Travail sur la prononciation de certains mots Les diphtongues : pae L’emploi de la glottale : orara’a, ha’iha’i, no’ano’a, pöfa’i, ’üa’a, ’una’una, • répétition collective, par groupe, individuelle • Lecture vers par vers du ’ütë • Nous allons apprendre à retenir les phrases. E ha’api’i ’outou i te tämau ’ä’au i te mau ’ïrava. • Fermez les yeux, je vais effacer des mots. ’A täpö i te mata ’e tümä vau i te tahi mau ta’o. • Ouvrez les yeux, quel mot, quelle phrase a disparu ? ’Ara’ara i te mata, e aha te ta’o, te ’ïrava tei tümähia ? 4/ Travail de mémorisation du texte • Mémoriser progressivement les paroles du chant • Qu’avez-vous appris aujourd’hui ? E aha tä ’outou i ha’api’i i teiemahana ? 5/ Synthèse de la séance • Pour terminer, voici d’autres films de groupes de chants interprétant des ’ütë. Teie mai te tahi mau höho’a nö te mau pupu hïmene e hïmene i te ’ütë. 6/ Projection d’un film présentant une interprétation du ’ütë : - « Le bombardement de Papeete » par Mämä Penina • Aujourd’hui nous allons apprendre le ’ütë que nous avons vu hier. I teie mahana, e ha’api’i tätou i te ’ütë tä tätou i ’ite mai inanahi ra. • Voici donc les paroles du chant. Teie mai te paraparau o te ’ütë. • Rappelez-moi ! ’A fa’ahämana’o mai na ! • Annonce du contrat didactique de la séance 1/ Rappel du texte Questionnaire E aha te tumu parau i roto i teie hïmene ? E aha te i’oa o taua tiare ra ? E aha töna höho’a ? E aha töna faufa’a ? • Vous allez réécouter le ’ütë. ’A fa’aro’o fa’ahou mai i te ’ütë. 2/ Re-écoute du ’ütë (cf. piste audio n° 01) SÉANCE 2

31 •Vous allez frapper dans vos mains pour marquer la pulsation. ’A pä’i i te rima nö te ’äpe’e i te hïmene. • Frapper la pulsation pour accompagner le chant. • Frapper correctement la pulsation • Vous allez mémoriser phrase par phrase. E tämau ’outou i te mau ’ïrava täta’itahi. Vous allez répéter après moi. ’A parau mai i muri a’e i tä’u paraura’a. Maintenant, on va redire en chantonnant et en frappant en même temps dans les mains ou en jouant du tambour pour marquer le rythme. I teienei, e paraparau fa’ahou i ni’a i te hïmene ma te pä’i i roto i te rima ’aore rä ma te ha’uti i te tariparau nö te ha’apäpü i te pe’epe’era’a o te hïmene. 3/ Apprentissage du chant couplet par couplet (en variant les formations si nécessaire, collectif / groupe) - Voix parlée - Voix chantée - Voix chantée-pulsation (frapper dans les mains puis à l’aide d’un instrument, exemple : tariparau). • Mémoriser les paroles du chant • Maintenant, on va faire deux groupes. Un groupe pour chanter les paroles du texte et un autre qui marqueront l’ostinato. I teienei, e täpupu ’outou. Vetahi nö te hïmene i te paraparau ’e vetahi nö te hïmene i te reo ’äpe’e : (a he he he a ha a a ha a) 4/ Apprentissage par groupe - 1 groupe qui interprète la partie du soliste, - 1 groupe chantant l’ostinato (a he he he a ha’a ha’a) Vice versa, Puis avec ou sans instrument (cf. piste audio avec tariparau n° 04) • Que pensez-vous de votre interprétation ? E aha te mana’o i ni’a i tä ’outou hïmenera’a ? 5/ Synthèse de la séance Ce sont les solistes qui introduisent le chant et font également la conclusion. Nä te feia hïmene e ha’amata/’ömua i te hïmene ’e e ’öpani ato’a. Interpréter le ’ütë • Aujourd’hui, par groupe vous allez apprendre à comment se comporter quand on interprète un ’ütë. I teie mahana, e ha’api’i ’outou e nähea mau rä ia hïmene i te tahi ’ütë. • Avant tout, vous allez revoir le film sur le ’ütë de Mämä Penina. Nä mua roa, e hi’o fa’ahou mai ’outou i te höho’a täviri i ni’a i te ’ütë a Mämä Penina. • Annonce du contrat didactique de la séance 1/ Re-visionnage du film : Mämä Penina SÉANCE 3

32 • Que pouvez-vous dire sur Mämä Penina ? E aha te nehenehe e parau i ni’a ia Mämä Penina ? Et les gestes à quoi correspondentils ? Te mau ’apa, e aha te aura’a ? 2/ Impression des élèves sur le comportement du soliste Elle danse : e ’ori ’öna Elle fait des gestes : E ’apa ’öna. • Décrire le soliste lors de l’interprétation d’un ’ütë • Vous allez vous mettre par groupe de 5 élèves. 2 sont les solistes et les autres accompagnent. E täpupu ’outou, e pae pïahi. E piti ta’ata hïmene i te paraparau ’e vetahi nö te ’äpe’e. • Avant d’interpréter, trouvez les gestes à exécuter. Nä mua roa, e ’imi i te mau ’apa. • Vous pouvez utiliser des instruments pour accompagner le chant. E nehenehe ’outou e ha’uti i te ’upa’upa nö te ’äpe’era’a. 3/ Travail de groupe Par petits groupes de 5 élèves - 2 ou 3 chanteurs qui forment le chœur qui accompagne • Les élèves essaient d’interpréter le ’ütë en prenant en compte les éléments du chant. • Les groupes pourront utiliser les instruments • Trouver les gestes par rapport au ’ütë à interpréter • Aujourd’hui, par groupe, vous allez jouer des instruments pour accompagner le chant. E nehenehe ’outou e ha’uti i te ’upa’upa nö te ’äpe’era’a. 4/ Prestation de chaque groupe • Chaque groupe présente sa prestation devant toute la classe • Interpréter un ’ütë par groupe • Que pensez-vous de votre prestation ? E aha te mana’o i ni’a i tä ’outou hïmenera’a ? 5/ Synthèse de la séance

3. LE HÏMENE TÄRAVA 35

QU’EST CE QUE LE HÏMENE TÄRAVA ? Définition du tärava Selon le dictionnaire de l’Académie tahitienne : 1. Le tärava est une variété de chant traditionnel12. Les principales formes sont : le tärava rü’au, tärava tahiti, tärava raromata’i, tärava rurutu et tärava tuha’a pae. 2. Tärava veut dire aussi se reposer horizontalement, être en travers. Les caractéristiques du tärava Chant polyphonique complexe comportant six à dix voix et interprété a cappella. Les voix sont tendues à l’extrême, déformées, nasillardes ou gutturales, l’intensité sonore est toujours à son maximum, les tenues semblent illimitées. Le tempo est généralement régulier mais il peut s’accélérer et ralentir. Le tärava peut être profane ou religieux. Le hä’ü(le bourdon) est l’élément fondamental. NB : Pour notre travail, nous étudierons plus particulièrement le tärava raromata’i et le tärava tahiti. Les caractéristiques du tärava raromata’i et dutärava tahiti Chaque tärava a sa particularité. Le tärava raromata’i comporte une introduction lente (de style rü’au) qui est absente dans le tärava tahiti. Dans le tärava raromata’i, on recense 9 voix : Premier groupe de chanteurs Le hä’üqui correspond à un bourdon est plutôt exécuté par des hommes. Deuxième groupe Ceux qui chantent le texte : - marü tämau exécuté par les hommes. Les autres voix exécutées par les femmes : - fa’a’ara’ara (mezzo-soprano) - paraparau - huti - ’äfa’ifa’i ou haruharu Troisième groupe Les solistes qui chantent dans les aigus : - tähape - marü teitei (ténor) - perepere Dans le tärava tahiti, on compte 10 voix : Aux 9 voix citées plus haut, on rajoute pour le tärava tahiti le « turu fa’a’ara’ara » qui chante dans les aigus. On peut entendre des différences selon le tärava au niveau de l’exécution de certaines voix telles que : - Le perepere - Le fa’a’ara’ara (mezzo-soprano) 36 12. Académie tahitienne p.462

D’où vient le tärava ? Selon Raymond Mesplé, le hïmene tärava est un genre parfaitement traditionnel qui a évolué dans la deuxième moitié du XIXe siècle par l’intégration inconsciente de quelques éléments de la musique européenne. Il n’est jamais transcrit en partition. À quelles occasions chantait-on le hïmene tärava ? Comme le hïmene rü’au, lehïmene täravaétait interprété lors de grandes fêtes solennelles. De nos jours, le tärava est inscrit, comme le rü’au, aux concours de chants traditionnels du Heiva. La composition du groupe C’est une chorale mixte qui peut être composée d’une cinquantaine de personnes au minimum. Les chanteurs forment un demi-cercle. Le hïmene est dirigé par le ra’atira (chef de groupe) qui coordonne et harmonise les voix afin d’obtenir l’équilibre souhaité. Le placement des choristes est ainsi : Sont assis de l’avant vers l’arrière : - devant, en première ligne : huti - deuxième ligne : paraparau - troisième ligne : fa’a’ara’ara au centre + ’äfa’ifa’i sur les côtés - quatrième ligne : marü - cinquième ligne : hä’ü Sont debout : - 2 perepere Les thèmes développés dans un hïmene tärava Comme pour le hïmene rü’au, la composition du hïmene tärava puise dans les sources d’inspiration traditionnelles : • les mythes et légendes, • les paripari fenua, • les pehepehe, • les récits mythiques et de vie. 37

38 A - TÄRAVA RAROMATA’I : RUAHATU-TINI-RAU PARAU PÄPA’I Ruahatu-Tini-Rau Te atua (o) te moana, Te moana uri pa’o ra ë, E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë. Rohipehe : Léon Bruno NÖ TE HA’API’IRA’A HÏMENE (NÄ NI’A I TE REO, TE ’ÄURI) Hä’ü (cf. piste audio n° 04) 4 puhira’a tämau i te roara’a o te hïmene 1 puhira’a ma te huti i te hope’ara’a Fa’a’ara’ara (cf. piste audio n° 07) Ruahatu-Tini-Rau Te atua (o) te moana, Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë Marü tämau (cf. piste audio n° 08) Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë TEXTE Ruahatu-Tini-Rau Dieu de l’océan, Océan sombre, Océan liquide Océan profond Demeure du poisson, Garde-manger Pour toi, enfant mä’ohi. Auteur : Léon Bruno POUR L’APPRENTISSAGE DU CHANT (SELON LES VOIX) Hä’ü (cf. piste audio n° 04) 4 souffles réguliers tout au long du chant Vers la fin, on souffle 1 fois mais en traînant Fa’a’ara’ara (cf. piste audio n° 07) Ruahatu-Tini-Rau Te atua (o) te moana, Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë Marü tämau (cf. piste audio n° 08) Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë

39 A - TÄRAVA RAROMATA’I : RUAHATU-TINI-RAU (suite) Paraparau(cf. piste audio n° 10) Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë Huti (cf. piste audio n° 13) Te moana uri pa’o ra ë. E ha e he Nohora’a nö te i’a ra ë, E ha e he Nä ’oe e te tama mä’ohi ë E ha e he Nä ’oe e te tama mä’ohi ë E ha e e he ’Äfa’ifa’i (cf. piste audio n° 15) i hi hi he he he he he he he he he e hehe ho’i e ’aue e he he he he he he, e hehe (2 taime) ho’i e ’aue e he he e ’aue e he he he (Hope’a) Tähape (cf. piste audio n° 16) Paraparau(cf. piste audio n° 10) Te moana uri pa’o ra ë. E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë Huti (cf. piste audio n° 13) Te moana uri pa’o ra ë. E ha e he Nohora’a nö te i’a ra ë, E ha e he Nä ’oe e te tama mä’ohi ë E ha e he Nä ’oe e te tama mä’ohi ë E ha e e he ’Äfa’ifa’i (cf. piste audio n° 15) i hi hi he he he he he he he he he e hehe ho’i e ’aue e he he he he he he, e hehe (bis) ho’i e ’aue e he he e ’aue e he he he (Fin) Tähape (cf. piste audio n° 16)

- ANALYSE - Ruahatu-Tini-Rau Te atua (o) te moana, Te moana uri pa’o ra ë, E moana paruparu, E moana höhonu, Nohora’a nö te i’a ra ë, Pätere mä’a tenä nä ’oe, Nä ’oe e te tama mä’ohi ë. Auteur : Léon Bruno La carrure rythmique est marquée par des constructions syntaxiques allant de 7 à 12 syllabes réparties, en début de texte, pour les plus courtes et en fin de texte, les trois dernières, pour les plus longues. Le texte Il est récent bien qu’il mette en avant les mythes ancestraux, le rapport de l’homme aux dieux et au monde qui l’entoure. Le lexique Le langage est un langage courant. Lexique relatif au monde marin (moana, höhonu, i’a), aux divinités (Ruahatu-Tini-Rau). Cet océan est un véritable garde-manger indispensable à la survie du Polynésien. La syntaxe L’auteur utilise l’anaphore dans les vers 3, 4 et 5 (te moana… e moana… e moana...) marquant ainsi un rythme faisant penser, à une sorte d’incantation au dieu des profondeurs qu’est Ruahatu-Tini-Rau, à sa grandeur, son importance mais également à un éloge de ce lieu de vie qu’est l’océan, réceptacle de vie. En effet, c’est dans l’océan que le Polynésien puise les richesses pour vivre. Tout comme le marae, l’océan est un lieu sacré pour les Polynésiens, aussi l’auteur adresse un message aux générations d’aujourd’hui, celui de respecter ce lieu. En effet, l’auteur compare l’océan à un garde-manger (pätere mä’a). Il insiste aussi sur le fait que parfois, on passe son temps à chercher ailleurs pour vivre alors que tout ce dont on a besoin se trouve près de nous (pätere mä’a tenä nä ’oe). 40

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