theatre-et-sciences

57 Abeille 1 : (elle s’adresse Abeille 2 en chuchotant) Tu as vu comme leur Reine nous ressemble ? Abeille 2 : Ah oui ! Ah si seulement nous étions ses héritières ! Comme j’aimerais cesser de travailler, travailler... Abeille 1 : Arrête de dire n’importe quoi ! Tais-toi donc maintenant, elles sortent enfin ! Les guêpes G1 et G2 sortent. Elles portent ensemble le portrait de leur Reine qu’elles montrent aux abeilles. Guêpe 1 : Ressembler à notre Reine ! Vous plaisantez, j’espère ? Mais regardez-vous donc, très chères, vous n’avez rien en commun avec notre Reine, voyons ! Guêpe 2 : (avec un petit rire) Rien de commun ça c’est sûr, rien du tout, vraiment ! Abeille 1 : Heu... mais si ! quand même ! Madame, regardez : nous avons les mêmes couleurs. Guêpe 1 : Pfut ! Enfin, très chères, le jaune de notre Reine est beaucoup plus vif. Le vôtre est d’une telle pâleur. Cela vous donne un air malade. L’êtes-vous ? Peu importe ! Cela ne nous intéresse guère. Abeille 2 : Mais, nous avons bien toutes des rayures... Guêpe 1 : Comment osez-vous ? Notre Reine est noire avec une taille fine et sa jupe élaborée par le grand couturier « Aposématisme » se caractérise par des rayures jaune vif. Ce créateur de génie utilise toujours des couleurs très voyantes afin de persuader les potentiels agresseurs que notre Reine est dangereuse. Abeille 2 : (tournant autour de Guêpe 2) Oh, quelles jolies couleurs ! Abeille 1 : Moi je n’oserais pas porter des couleurs aussi voyantes, Madame ! Guêpe 2 : (vexée) Vous devriez, très chère. Cela vous permettrait de vous protéger de tous ces prédateurs. Abeille 2 : Ah bon ? Vous ne vous faites jamais attaquer ? Quelle chance ! Guêpe 1 : (avec condescendance) À en juger par la manière dont vous êtes vêtues, vous ne connaissez pas ce grand couturier. Guêpe 2 : (s’adressant Guêpe 1, elle tourne autour des abeilles en détaillant leurs costumes) Bien sûr que non chef, sinon elles ne seraient pas fagotées ainsi. Elles ne sont que vagues rayures, et d’un ton si fade ! Et ce marron, quelle horreur ! Guêpe 1 : (avec dégoût) Oui. Et elles sont si velues ! C’est d’un vulgaire ! Un grand couturier n’utiliserait jamais de telles couleurs. Ce ne peut être que de la contrefaçon ! (elle s’adresse aux abeilles) Comment osez-vous vous comparer à notre Reine ? Abeille 2 : Mais… Mais… Guêpe 1 : Et puis vous êtes si petites ! Mon Dieu ! Mais comment faites-vous pour survivre ? Vous faites quoi : 13 mm… à tout casser ? Abeilles 1 et 2 : (Elles se regardent et prennent conscience de leur petite taille.) Oui, vous avez raison… (visiblement anéanties) Guêpe 1 : Je ne me trompe jamais sur la taille des gens, voyez-vous. Et je puis vous dire que notre Reine mesure exactement 28 mm. Je suis sûre à votre air malingre que vous n’êtes bonnes qu’à butiner des fleurs avec votre trompe et votre langue qui… ne ressemblent à rien ! Guêpe 2 : Mais dites-moi comment nourrissez-vous vos petits « larveux » ? Avec du pollen et du nectar ? C’est bien ça ? Dans notre famille, nos ouvrières ont toujours nourri et ce, depuis des siècles, nos larves avec de petits insectes afin de leur apporter les protéines nécessaires. Abeille 1 : Eh bien… en fait…

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