theatre-et-sciences

89 Les trois personnages sont déj présents sur scène au début de la pièce. Le suspect est assis sur une chaise derrière la table, il a les mains menottées et son visage est fortement éclairé par une lampe de bureau articulée. L’inspecteur et son adjoint lui font face de l’autre côté de la table ou déambulent dans la pièce tout en parlant. L’inspecteur : Alors Nut’... te voilà encore une fois de retour chez nous ! La nuit sera longue pour nous deux... Ce qui s’est passé ne ressemble pas trop à ce à quoi tu nous as ha- bitués. Pas ton style un truc pareil. Cette fois c’est du sérieux. Violent. Carrément violent. Pas moins de neuf cadavres et un bateau qui coûte une fortune, réduits en fumée. La bande des sucres cachés a fini de nous poser des problèmes. Ils ont tous été tués sur ce fichu bateau la nuit dernière. Il ne reste que Dextrose, et toi. Dextrose est plutôt mal barré, je dois dire. Vu l’état dans lequel il est à l’hosto après l’explosion finale du cargo... ce qui veut dire que tu es le seul à pouvoir nous dire ce qui s’est passé sur ce bateau. Alors Nut’, vas-y. On t’écoute… Nut’ : (sa posture marque sa fatigue, il ne répond rien) L’adjoint : Ça va pas aller Nut’. On te sait plus coopératif quand il s’agit de t’en sortir sans trop de dommages. Tu t’es encore fourré dans un sale pétrin. Alors pour commencer, première question : qu’est-ce que tu fichais au juste sur ce bateau ? Nut’ : Ils étaient déjà tous morts quand je suis arrivé... Alors je me suis tiré vite fait... L’inspecteur : C’est ce que tu voudrais nous faire croire. Mais tu es bien allé sur le bateau. Et moi je pense que c’était avant qu’il n’explose et même avant que ça tire dans tous les coins. C’était quoi ton deal. Tu venais chercher la came ? Parce qu’il y en avait plein les soutes, du sucre, dans ce bateau ? Non ? Nut’ : Ça je sais pas. C’est juste que j’ai été appelé par Dextrose hier soir. Il m’a dit de venir. Qu’il avait besoin de moi. Mais il a pas dit pourquoi. Alors je suis venu. Quand j’ai vu ce que j’ai vu, j’ai eu peur. Ça sentait encore le caramel... L’adjoint : Admettons. Alors on va passer aux questions suivantes (il prend les 10 portraits- robots sur la table, et les accroche sur un fil tendu avec des pinces linge, de manière ce qu’ils soient bien visibles du public). On va commencer par identifier les victimes... et puis on parlera du commanditaire. Le Boss. Tu vois qui je veux dire ? Nut’ : Pas la moindre idée. L’adjoint : Keyser Zucker ! Le boss ! Keyser Zucker ? Ça te dit rien ? L’inspecteur : ( son adjoint) T’énerve pas. Tu vas trop vite là. Commençons par les victimes ! (à Nut’) Bon, t’es d’accord que ce que tu vois là, c’est la galerie de portraits de la bande des sucres cachés. Nut’ : (avec un demi-sourire) Eux, ils disaient plutôt la bande des sucres libres... L’adjoint : Fais pas le malin. Vu les dégâts sur la santé de nos concitoyens dont ils sont responsables, et la manière tordue dont ils ont toujours commis leurs méfaits, pour moi, pour nous qui sommes du bon côté, ce sera et ça restera la bande des sucres cachés. Ok ? Nut’ : Ok. TEXTE À JOUER

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