Guide-SEM-2023

12 LE GESTE GRAPHIQUE Comme tout domaine d’activité, le graphisme s’enseigne : il occupe une place dans les emplois du temps, il fait l’objet d’un projet d’enseignement, il suit une programmation et une progression spécifiques adaptées au public de chaque section. Il faudra notamment veiller à la tenue des outils dont le choix doit évoluer dans le temps en fonction de leur nature, leur usage et leurs caractéristiques. Les exercices graphiques sont spécifiques de la pédagogie de l’école maternelle. Ces exercices s’avèrent nécessaires au développement graphomoteur comme à celui de l’activité perceptive : ils permettent de discriminer les formes, d’initier puis de renforcer le contrôle du geste et son automatisation, compétences requises pour toute réalisation graphique, en particulier pour l’écriture cursive. Les habiletés graphomotrices sont indispensables pour l’écriture de mots mais également pour les dessins, pour tracer des parcours, des plans, pour réaliser des schémas, des graphiques, pour les arts plastiques, mais aussi pour l’écriture des nombres. Par certains aspects, observer un modèle pour le reproduire à l’aide d’un outil scripteur, la situation graphique s’apparente à celle de l’écriture. Mais si les formes proposées en graphisme sont proches de celles de l’écriture (cercle, boucles, arceaux, coupes, lignes verticales, horizontales), elles en sont néanmoins distinctes par le contexte qui leur donne sens. Le geste graphique désigne plus précisément le fait d’exécuter une trace à l’aide d’un outil, un crayon ou tout autre outil scripteur. Ce qui suppose d’intégrer dans un geste efficace les propriétés de l’outil, dont la nature peut faciliter ou non la réalisation des tracés. La maîtrise de la trace s’appuie sur le travail indispensable d’observation et d’analyse des formes découvertes ou proposées, situations où la verbalisation joue un rôle fondamental. Les trois activités graphiques, dessins, graphismes, écritures, bénéficient de ces différents apports. Les apprentissages graphiques ont pour principal objectif le développement de l’activité perceptive, l’éducation de la motricité fine, l’exploration d’une multitude d’organisations spatiales. Ceci se traduit par la découverte, puis la reproduction de toutes sortes de lignes, de formes, de motifs qui se structurent et s’organisent sur différents types de supports. Au cours de la scolarité, le geste s’affermit, l’inventivité se développe et joue avec les contrastes, les couleurs, les organisations. Grâce aux situations judicieusement choisies et proposées par les enseignants, la production de formes évolue, se diversifie et s’enrichit. Il est donc très important de veiller au choix des situations d’apprentissage, comme au choix des outils, des supports, des contextes de travail, qui permettent aux élèves d’attribuer une signification à cette activité. L’utilisation de fiches à photocopier est à modérer dans la mesure où elles proposent des formes stéréotypées qui souvent banalisent l’activité graphique et appauvrissent la créativité. Ces fiches sont éventuellement à réserver, avec parcimonie, aux entraînements ou aux évaluations mais certainement pas aux situations d’apprentissage.

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