Guide-SEM-2023

22 Ce qui est en BLEU, à l’extérieur du cadre central, correspond à la réalité extrascolaire vécue par l’enfant, réalité qui influence son comportement langagier à l’intérieur de la classe. L’enfant possède une culture familiale, agit à partir de représentations sociales qui sont des systèmes d’interprétation régissant sa relation aux autres et au monde. Ces systèmes orientent et organisent ses conduites et ses communications sociales (Jodelet, 1989). Il possède un langage oral plus ou moins élaboré sur le plan des discours en usage et s’est construit par l’interaction de tutelle maternelle (Bruner, 1983) et son appartenance à un groupe (Goffman, 1974) un certain nombre de postures et de schémas d’interactions orales. Ce qui est à l’intérieur du cadre se situe dans l’école et représente la marge de manœuvre de l’école pour agir sur l’enfant en le transformant en élève. Notre position de principe est de dire que l’école doit porter son effort dans le strict contexte des apprentissages scolaires, que cet effort passe par l’établissement d’une définition claire de la notion de tâche et par la maîtrise professionnelle des quatre principaux paramètres qui permettent de réguler la tâche en amont de l’activité de l’élève et pendant son activité. Pour résumer, la tâche peut se définir comme un instrument vu du côté de l’enseignant (B. Scheuwly, ici même, au colloque de Neuchâtel a parlé d’outil pour l’enseignant) et comme un processus vu du côté de l’élève ; processus qui permet à l’enfant de se transformer concrètement en élève, de manière consciente, en acteur réel de ses apprentissages. Ce processus se construit dans le cadre des disciplines scolaires. Extrait de régulation des tâches langagières de Michel Grandaty, INRP. LES ÉTAPES D’ACQUISITION DU LANGAGE Vers 3 ans - fait des phrases (sujet + verbe + complément) - emploie le «je» → indicateur de la séparation mère/enfant, - emploie le «non» → symbole d’indépendance - utilise environ 900 mots, en comprend environ 2000 de la vie quotidienne, - emploie des adjectifs qui expriment des émotions (content, méchant, triste...), - se confronte aux autres par le monde de l’école → confrontation de ses propres représentations avec celles d’enfants détenteurs de représentations différentes. Entre 4 et 5 ans - construction de phrases (6 à 8 mots avec maîtrise de l’intonation), - meilleure compréhension de ce qui lui est dit, - efforts importants pour constituer des phrases destinées à exprimer une idée : passage de l’implicite à l’explicite nécessitant une décentration (projection d’éléments de son intimité dans un code socialisé), - donne et justifie son avis, - mémorise des textes courts, - pratique les jeux symboliques avec énoncés et courts dialogues selon des personnages différents De 2 à 5-7 ans - le vocabulaire se diversifie, - l’enfant se nomme par son prénom et le «moi» apparaît - il précise ses idées par l’utilisation de verbes, d’adjectifs et de prépositions, - il adopte des stratégies de construction de phrases avec des essais de systématisation (prendu, mouru, comme couru). Entre 5 et 7 ans - les structures de phrases s’affinent et le vocabulaire s’étend en fonction des stimulations de l’environnement, - à 6 ans : 2500 à 3000 mots, - entre 5 et 7 ans : compréhension de phrases au mode passif, emploi fréquent du futur, de l’imparfait et du passé simple, Entre 6 et 9 ans - utilisation et interprétation correcte des pronoms relatifs, perception difficile de la valeur réelle des conjonctions de subordination (emploi de «parce que» et de «donc» à la place de «et»). Deux facettes : - une approche intégrée : le langage outil. Pour partager découvertes, idées, connaissances, points de vue, émotions... - une approche structurée : le langage objet.

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