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9 1. ESPACE ET LANGAGE LA STRUCTURATION DE L’ESPACE AU CYCLE I INTRODUCTION Sont présentés dans cette première partie (A) des éléments de réflexion théorique qui fondent les applications pratiques constituant la seconde partie (B) de ce document. A - EXPLICITATION DE LA NOTION Les programmes successifs de l’école maternelle insistent, d’une part, sur la nécessité pour l’enfant d’organiser l’espace qui l’entoure, mais, d’autre part, sur la possibilité donnée à l’élève d’échapper à l’usage exclusif de son propre point de vue. C’est donc un double objectif d’appropriation de son propre corps et de sa spatialité, et de décentration par rapport à soi que doivent se fixer les enseignants du cycle 1. Ainsi, l’amorce de la «mise en mots» des relations spatiales dépend étroitement d’une première organisation de la spatialité vécue. Tout doit donc commencer par la construction de l’image orientée de son propre corps, image qui permet à l’enfant d’appréhender son corps comme «étant lui-même» : on désigne souvent cette image sous le nom de «schéma corporel» ou «postural», car il s’agit d’une représentation du corps propre (donc de son corps à soi). On parle de proprioceptivité pour désigner ce type d’expérience de son propre corps, de sa position dans l’espace et de ses possibilités dynamiques de déplacement. L’intérêt de ce schéma corporel est qu’il est intégratif : il permet de déployer une spatialité où des objets extérieurs vont s’inscrire (par exemple : faire du vélo revient à traiter le vélo comme une partie de son corps, à ne faire qu’un avec lui). On comprend mieux, dès lors, qu’il faille s’approprier son corps pour, à terme, dans un processus de décentration progressive, le considérer comme un objet du monde et dans le monde, parmi d’autres objets, et pour construire un espace lui-même objet représenté. Ce sont des situations de vie et de classe qui permettent d’acquérir une conscience du postural. Les verbes posturaux sont, pour la plupart, en français, des verbes pronominaux réfléchis : se lever, s’asseoir, se coucher (ce qui marque déjà très bien qu’il s’agit d’un sujet s’appréhendant comme tel mais pouvant également se traiter comme un objet : «je me tiens droit»). Il ne faut pas les confondre avec les verbes moteurs (courir, lancer, sauter). Les marques spatiales prennent alors tout leur sens : assis sur, couché dans, caché sous. Le corps-sujet est toujours «ancré» dans un monde d’objets. Il le vit et se vit en relation avec lui. On aura soin aussi de ne pas négliger les verbes de contact : se tenir à, s’accrocher à, se suspendre à. En effet, il apparaît que, plus tard, certains liens de causalité ne sont pas établis parce que les relations spatiales sont déficientes et ne font pas l’objet d’une représentation claire. Ainsi on distinguera ce qui implique forcément le contact : «sur», de ce qui ne l’implique pas forcément : «au-dessus» (le cahier

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