Enseigner l'EPS

II. L’ACROGYM À L’ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE (dénommée parfois ACROSPORT) LOGIQUE INTERNE – DÉFINITIONS Il s’agit de coordonner des actions motrices pour produire ou reproduire collectivement des formes corporelles équilibrées et esthétiques appelées à être vues et jugées. Pour nommer ces productions, on trouve les termes de figures, de formations ou encore de pyramides. Elles sont réalisées à 2, 3, 4 ou plus. À la fois activité gymnique acrobatique et activité artistique et esthétique, elle implique différents rôles pour les élèves : • le porteur qui porte, soulève, projette un ou plusieurs voltigeurs, • le voltigeur qui monte, se renverse, s’équilibre au sol ou sur les porteurs, • le joker, acrobate polyvalent (aide, pare, soutien + ajout d’un élément esthétique et/ou acrobatique à la figure réalisée par ses partenaires). On peut considérer qu’il existe 3 familles de formations à l’école élémentaire (voir annexes 1, pages 202-203) : • Les figures en appui au sol : tous les partenaires (porteur et voltigeur) ont au moins un appui au sol, • Les empilements (ou portés) : le voltigeur n’a plus aucun appui au sol, la finalité est de rechercher la hauteur, • Les figures à compensation de masses : c’est l’addition des déséquilibres individuels qui permet de reconstruire un équilibre collectif. ENJEUX D’UNE PRATIQUE SCOLAIRE – PROBLÈMES FONDAMENTAUX L’acrogym est une discipline codifiée dont l’intérêt consiste à envisager autrement l’acquisition d’éléments gymniques. Les activités peuvent se pratiquer en groupes mixtes, sur un espace réduit et avec un matériel limité (en extérieur : sur l’herbe ou le sable / en intérieur : sur des tapis de gymnastique). L’acrogym autorise d’autant mieux la prise de risque qu’elle est maîtrisée : l’apprentissage des parades et l’éducation à la sécurité constituent des contenus d’enseignement majeurs dans cette activité. L’acrogym prenant en compte les différences morphologiques, chacun y trouve sa place. Du point de vue de la formation de l’élève, parler d’acrogym, c’est se situer dans une problématique d’acrobatie et de création artistique : • par l’acquisition de techniques spécifiques permettant d’effectuer des formes corporelles originales (l’élève acrobate), • par l’identification et l’appropriation des principes de mise en scène et par la production d’effets sur les spectateurs (élève metteur en scène), • par l’appréciation des productions des autres groupes (élève spectateur). Dans l’activité, on choisira prioritairement : • de mettre l’élève acrobate en situation inhabituelle dans des actions de porté, de maintien, de tourné, de renversé…, • de développer chez l’élève des qualités d’autonomie et de responsabilité par l’apprentissage de sa propre sécurité et de celle des autres (aide, manipulation, aménagement du matériel), • de favoriser l’accès à une éducation posturale, • de permettre aux élèves de mener à bien un projet collectif de création. 193

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